Malgré les discours se voulant rassurant de Vladimir Poutine en 2008 d’une économie russe saine, la Russie s’est vue toucher de plein fouet par la crise financière mondiale. Même si avant la crise , la Russie disposait d’une manne financière importante du fait de la hausse du prix du pétrole et du gaz, il reste qu’un plan de sauvetage financier de 180 milliards de dollars, soit deux fois et demie le plan américain si on le ramène au PIB russe, a du être engagé pour soutenir l’économie ainsi qu’une dépense à hauteur de 10% de ses réserves afin de soutenir le cours du rouble.
Essayer de comprendre l’évolution du rouble dans le contexte internationale de la crise des subprimes à aujourd’hui n’est pas chose facile car de multiples paramètres doivent être pris en considération.
En effet, le rouble est une monnaie adossée aux cours de ressources naturelles, principalement pétrole, gaz et matières premières (nickel…) ce qui le rend extrêmement volatile. Ainsi, quand le cours du pétrole s’enrhume c’est toute la Russie qui éternue.
Cette monnaie ne traduit pas la santé financière russe mais uniquement les variations de marché subis par le pétrole, gaz etc. C’est principalement cet adossement mais également les décisions politiques rendant l’orientation politique russe floue qui expliquent l’allure en dent de scie du cours du rouble.
De plus, le rouble s’inscrivait il y a peu dans une politique monétaire russe extrêmement interventionniste. C’est afin de favoriser une décrue des interventions futures et tendre vers un flottement libre du rouble sur le Forex que le 28 décembre 2011 le gouvernement russe décida d’un nouvel élargissement du corridor flottant du rouble le rendant de ce fait plus flexible et réduisant ainsi la hausse des prix. A cela s’ajoute qu’en permettant au rouble de flotter plus librement le gouvernement russe affiche clairement sa volonté de voir la monnaie nationale russe devenir une monnaie de réserve internationale.
Cependant, force est de constater que depuis le moment où ces ambitions ont été affichées soit depuis 2009 jusqu’à aujourd’hui, rien n’a changé ; le rouble ne flotte pas de manière libre, elle n’est pas une monnaie de réserve internationale cependant l’élargissement du corridor a effectivement empêché une hausse des prix et a permis de diminuer les interventions de la banque centrale russe.
Enfin, la crise financière mondiale a eu pour conséquence de développer une forte aversion au risque comme en témoignent les mouvements de panique des ménages auprès de leur banque afin de retirer leurs économies dans de nombreux pays. Cette aversion au risque ajoutée au fait notamment que la Russie n’arrive pas à garantir des conditions optimales pour une concurrence loyale entre entreprises freine les investissements directs à l’étranger en Russie et de ce fait ampute la croissance économique russe et toute notion de reprise économique durable.
Aujourd’hui les perspectives de reprise économique mondiale enjoignent les analystes à être optimistes sur le cours du rouble du fait principalement d’une reprise de la demande de pétrole et du gaz mondiale. A noter que les observateurs estiment qu’il n’est pas déraisonnable d’envisager un prix du baril de pétrole à 380 dollars courant 2020 mais cette échéance apparait encore bien lointaine.
Cependant n’oublions pas que ce scénario est certes positif mais suit l’idée selon laquelle la situation politique, économique et sociale reste identique.