Fin septembre, le ministre des Finances russe, Alexeï Koudrine (ci-contre) avait annoncé que la Russie était sortie de la récession sans toutefois donner de chiffres. Ces chiffres furent dévoilés aujourd’hui par un haut responsable russe qui anticipe une croissance du PIB de 3 à 4% au quatrième trimestre par rapport au troisième et une hausse de 2% pour l’année 2010.
Après avoir essuyé de plein fouet les effets de la crise économique, la Russie parvient enfin à renouer avec la croissance grâce au rebond du cours des matières premières. En effet, les hydrocabures représentent près de 60% des recettes d’exportation, faisant de la Russie un pays très dépendant des cours mondiaux.
Sachant que les analystes s’attendent à une hausse du cours du baril de pétrole sur le moyen terme, le rouble devrait continuer de s’apprécier face aux principales monnaies, notamment l’euro et le dollar. Le rouble fut porté ces derniers jours par l’or noir. Hier, en matinée, le baril a dépassé les 80 dollars à New York, avant d’ouvrir en baisse aujourd’hui. Cette hausse s’est répercutée sur le taux de change du rouble, le dollar s’échangeant à 29,1 roubles ce matin.
Le renforcement du rouble devrait se poursuivre l’année prochaine, devant atteindre une vitesse de croisière de 26 roubles le dollar, voire de 24 roubles si les cours du pétrole évoluent au-dessus de 80 dollars le baril. Toutefois, une telle appréciation du rouble devrait être dangereuse pour le rétablissement de l’économie russe. Par conséquent, une action de la banque centrale l’année prochaine sur le marché des changes n’est pas à exclure.
L’euro a continue de son côté son raffermissement sur le marché des changes, dépassant le seuil de 1,50 dollar, avant la publication du libre beige de la Réserve Fédérale. Cette hausse de l’euro était largement attendue par les analystes mais ces derniers jours, l’euro avait failli franchir à plusieurs reprises ce seuil psychologique sans jamais parvenir à le dépasser en raison de prises de bénéfices. Maintenant, un nouveau seuil se présente pour la monnaie unique européenne, le seuil de 1,60 dollar. Ce seuil pourrait être franchi au début de l’année prochaine en raison du laxisme flagrant des autorités américaines.
La livre sterling a également connu une bouffée d’air frais aujourd’hui, atteignant un plus haut niveau depuis un mois face à l’euro. La publication des minutes de la dernière réunion de la Banque d’Angleterre a porté la livre sterling. En effet, l’unanimité des membres du comité de politique monétaire lors du vote sur le maintien des taux d’intérêt à 0,5% a mis en confiance les cambistes.
La devise britannique a été l’une des monnaies les plus égratignées par la crise, la City vacillant sous l’effet des subprimes et des faillites bancaires. Depuis, le terme à la mode à Londres est la régulation. Lors du G20, le Royaume-Uni s’est d’ailleurs fait le défenseur d’une nouvelle régulation internationale. Lors d’une conférence devant des hommes d’affaires écossais, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mervyn King, a donné son idée de la régulation du secteur bancaire en plaidant pour une séparation stricte des activités liées au financement de l’économie réelle (prêts aux entreprises et aux particuliers) et des activités spéculatives. Idée attrayante pour certains mais qui semble compliquer à mettre en oeuvre et apparaît rapidement comme une fausse bonne idée.