La devise israélienne subissait aujourd’hui encore le sort de la plupart des devises jugées à risque sur le marché des changes. Suite à la baisse nette des bourses asiatiques en début de semaine, les investisseurs se sont reportés sur les valeurs refuge, c’est-à-dire le dollar et le yen. En dépit de la publication d’indicateurs macroéconomiques plutôt rassurants pour Israël, le shekel a baissé de 0,2% face au dollar et de 0,1% face à la monnaie unique européenne en début d’échanges européens. Les investisseurs du marché des changes ont, en effet, porté très peu attention à ces indicateurs, s’inquiétant surtout de l’évolution globale de l’économie.
La baisse des bourses asiatiques, en dépit de leur remontée de mardi, a souligné la superficialité de la reprise. En effet, pour le moment, cette reprise est surtout psychologique, les gouvernements s’efforçant à coup de communiqués de souligner que l’économie est de nouveau sur de bons rails. Le FMI s’est joint à ce concert en affirmant que les économies des pays occidentaux sont en période de sortie de crise, même si le chômage devrait encore continuer de progresser pendant plusieurs mois.
Nul ne peut vraiment nier que la reprise soit en cours et les gouvernements ont justement raison de la stimuler à coup de communiqués rassurants. Toutefois, alors que le pire de la crise est passé, une période d’incertitude s’annonce, avant que l’activité ne reprenne réellement. Cette période devrait être ponctuée par la publication d’indicateurs macroéconomiques contradictoires, à l’instar des chiffres du BTP américain publiés hier. Cette période devrait être favorable au yen et au dollar qui, justement, continuent de s’apprécier sur le marché des changes. Aujourd’hui, le yen continuait sa progression, notamment face aux dollars australien et néo-zélandais tandis que l’euro évoluait toujours au dessus de 1,41 dollar, mais en repli par rapport à la devise américaine.
Toutefois, ce regain du dollar et du yen devrait être de courte durée comme l’a rappelé hier dans les colonnes du New York Times Warren Buffet. Ce dernier s’attend en effet à un affaiblissement du dollar sur le long terme.