L’évènement de la fin de semaine fut, une nouvelle fois, la mise sous perspective négative de la note souveraine de la France par une agence de notation. Ca n’a rien d’une surprise et, en tout réalisme, il y a peu de chances pour que cela provoque davantage de remous sur les marchés financiers. Un peu comme dans le cas américain, les marchés ont déjà intégré, dans les cours, une prochaine dégradation de la note de la France qui ne devrait pas venir seule…En ligne de mire d’autres pays de la zone euro mais aussi le FESF qui était, il y a encore quelques mois, destiné à sauver l’Europe de la crise.
Bel échec jusqu’à présent. A cause de cette crise interminable, le traditionnel rebond des marchés financiers en décembre n’aura certainement pas lieu. Pour rappel, l’euro est à des plus bas annuels face au dollar et les principaux indices européens ont accusé une nette baisse hebdomadaire la semaine dernière. Rien n’indique donc un réel rebond technique.
Regardons vers l’avenir…Cette semaine, les investisseurs vont certainement profiter du faible volume des échanges liés à l’approche des fêtes de fin d’année pour faire un peu de prospective grâce aux nombreux indicateurs macroéconomiques qui sont annoncés de part et d’autre de l’Atlantique. L’enjeu est de savoir si les Etats-Unis seront en mesure, au cours de l’année prochaine, de se dissocier des malheurs européens, à savoir la récession, une probable crise bancaire et même pire une dislocation possible de l’eurozone tel qu’elle est aujourd’hui.
Le discours prévu aujourd’hui de Mario Draghi, nouveau chef de la politique monétaire de la zone euro, risque de défrayer la chronique alors que les marchés attendent une seule action, qui tarde à venir, de la part de la BCE, c’est à dire un engagement formel et massif à racheter les dettes des pays en difficulté de l’euroland.
Il ne faudra pas évidemment s’attendre à une telle annonce mais Mario Draghi devrait, en des termes toujours policés, profiter de ce discours pour faire la morale aux responsables politiques européens qui ont montré, au cours des derniers mois, leur totale incompétence en matière économique et financière.
Si en Europe la crise rythmera certainement encore la fin d’année, aux Etats-Unis, ce sera le marché de l’immobilier qui risque d’attirer le plus l’attention. Chaque jour apportera son lot de statistiques sur l’immobilier avec le sondage sur l’humeur des constructeurs attendus aujourd’hui, puis les données sur les mises en chantier et les permis de construire demain, les informations sur les demandes de prêts hypothécaires et les ventes de maisons existantes mercredi, un indicateur sur le prix des maisons jeudi et enfin, des statistiques sur les ventes de maisons neuves vendredi pour clôturer l’année. Ces statistiques devrait enfin permettre aux marchés de savoir si la chute des prix immobilier, tant attendue, est terminée, première étape pour envisager un rebond de ce secteur central de l’économie américaine.
Rappelons que si la semaine est chargée, la multiplicité des indicateurs intensifiera encore plus la volatilité, déjà perceptible depuis début septembre à cause du retrait de nombreux investisseurs, et notamment les institutionnels, du fait des fêtes de fin d’année. Nous ne serions recommandé aux débutants d’éviter cette période de l’année pour trader.
Bon trade à tous ceux qui ont décidé de rester sur le marché, et bonnes vacances aux autres!