L’euro – Après une excellente semaine sur le marché des changes, au cours de laquelle la monnaie unique européenne a fait abstraction de la publication de mauvaises données macroéconomiques pour la zone euro, la devise s’est inclinée lors de la séance de vendredi. D’une part, les prises de bénéfice ont poussé l’euro à la baisse et, d’autre part, un nouveau recul de la production industrielle en avril a effrayé quelques investisseurs.
Le dollar – En début de semaine, le dollar a profité de spéculations sur un éventuel relèvement des taux de la Réserve Fédérale. Toutefois, puisqu’aucun signe concret n’est venu depuis confirmer cette hypothèse, la tendance à la baisse du dollar a repris. Il est à noter que cette baisse s’est faite à un rythme plus modéré lors des dernières séances. Pour autant, les risques pesant à moyen terme sur le dollar persistent. Ces risques sont de plusieurs ordres. D’abord, il est une nouvelle fois question du déficit public américain qui atteint un record sur les huit premiers mois d’exercice budgétaire, à 992 milliards de dollars. La conséquence directe de cela est une méfiance de plus en plus accrue pour les obligations d’Etat américaines qui sont habituellement perçues comme un investissement sûr mais qui ont atteint un point critique mercredi dernier. Par ailleurs, le dollar souffre de son statut de valeur refuge en cette période de goût pour le risque. Toutefois, ce dernier argument est à relativiser, les investisseurs s’interrogeant surtout sur la viabilité du dollar à long terme. Au delà du geste politique, le choix de la banque centrale russe de réduire la part de bons du Trésor au profit d’obligations du FMI est significatif.
La livre sterling – Poussé notamment par une remontée de la production industrielle en avril, la devise britannique a enregistré d’excellentes performances sur le marché des changes cette semaine, atteignant un plus haut depuis le 2 décembre face à l’euro et depuis le 30 octobre face au dollar. Sous l’effet de prises de bénéfice, le cours de la livre sterling s’est toutefois stabilisé lors de la séance de vendredi.
Le dollar canadien – Les chiffres du chômage sont toujours un moment délicat. Ainsi, alors que le dollar canadien profite de la hausse des matières premières et du goût pour le risque des investisseurs, il a trébuché en début de semaine face au dollar américain après la publication des chiffres du chômage, ces derniers étant ressorti à +8,4% sous l’effet de la crise économique.
Le dollar australien – Le dollar australien est l’une des devises du marché des changes à avoir le plus profité de l’optimisme des dernières semaines. En effet, la bonne résistance du pays à la crise et la corrélation de la devise au cours des matières premières en font un support de choix pour les investisseurs. Toutefois, certains analystes soulignent que le dollar australien est sous une très forte pression. La résistance actuelle de la devise pourrait l’exposer à une chute brutale si la situation économique venait à se détériorer. La Banque de Réserve australienne a déjà d’ailleurs laissé entendre que si la baisse de l’inflation se poursuit, un nouvel assoupplissement monétaire serait tout à fait envisageable.
Le rouble – Le rouble est l’une des devises qui créé la surprise sur le marché des changes depuis quelques semaines. Même les responsables de la banque centrale russe ont été obligés mercredi dernier d’avouer leur surprise par rapport au récent rebond du rouble. En effet, de novembre à février, la devise russe avait cédé un tiers de sa valeur au fil de la politique de dévaluation suivie par la banque centrale. Cependant, profitant du rebond des cours du pétrole et du goût pour le risque des cambistes, le rouble a repris du terrain, gagnant depuis février près de 10% face au panier « euro-dollar » pris en compte par les autorités monétaires russes.