L’annonce d’une reprise à la hausse du taux de chômage en Espagne et les propos de Jörg Asmussen, représentant allemand au Comité exécutif de la Banque Centrale Européenne (BCE) ont jeté un certain froid depuis l’ouverture des marchés européens sur la paire eurodollar.
Analyse fondamentale eurodollar
Une fois de plus, l’Espagne est au centre des préoccupations des marchés financiers et de la presse spécialisée avec un taux de chômage qui dépasse désormais 25% de la population active, conséquence directe de l’éclatement de la bulle immobilière et des mesures prises par le gouvernement pour restaurer les finances publiques. Le chômage a augmenté de 85 000 personnes au cours du troisième trimestre de l’année, soit une hausse de 1.5%, portant le nombre de chômeurs à 5 778 100 personnes, un chiffre inédit pour le pays. Cette hausse risque de poser sur le moyen et long terme de réels problèmes à l’économie espagnole et au gouvernement, et accentue la pression sur l’Espagne afin qu’elle fasse appel à l’aide extérieure.
Cependant, les déclarations de Jörg Asmussen ont jeté un froid. Représentant l’Allemagne au Comité exécutif de la BCE, il a déclaré lors d’une conférence au Boston Consulting Group qu’une demande d’aide formelle d’un pays, sous-entendu l’Espagne, au Fonds de secours de la zone euro ne va pas déclencher de façon automatique l’achat de dettes par la banque centrale sur le marché secondaire. Il a assuré que la “BCE analysera l’achat de bons souverains dans chaque cas” individuellement. En outre, il a ajouté que le répertoire de la BCE décide dans chaque cas “de manière indépendante le volume” et la durée de l’intervention sur le marché secondaire sur la base de “raisons de politique monétaire” exclusivement. Cela a dû provoquer quelques sueurs froides à Madrid et a en tout cas poussé un peu plus l’euro dans ses retranchements face au dollar.
Analyse technique eurodollar
On le remarque, l’euro a brisé aujourd’hui, comme il fallait l’attendre, le niveau de 1.29 en direction de la résistance à 1.2896. On peut constater graphiquement la formation d’une figure bien connue des traders, l’épaule-tête-épaule. Les indicateurs, comme les bandes de Bollinger, le RSI ou encore le MACD plaident tous sans l’ombre d’un doute en faveur de la poursuite du mouvement baissier. Les hésitations sont nombreuses, notamment car plusieurs chiffres américains de premier ordre sont attendus cet après-midi, comme le PIB annualisé. Le couple eurodollar trouve un appui à 1.2916 et une résistance à 1.3083 pour le moment.