Les investisseurs, après l’euphorie liée à l’annonce du plan de sauvetage des banques américaines, restent prudents depuis le début de la semaine. En effet, les implications de ce plan commencent à éveiller certaines inquiétudes, que nous avons évoquées dans notre article d’hier, concernant notamment le poids de la dette américaine.
Alors que le Congrès américain a commencé son marathon afin d’autoriser le gouvernement fédéral à dépenser jusqu’à 700 milliards de dollars afin de récupérer les actifs « toxiques » des banques, pour reprendre l’expression d’Henry Paulson, les traders du marché des changes sont très attentistes et fuient le dollar au profit d’autres devises, dont la monnaie unique européenne et le yen.
En fait, certains cambistes s’inquiètent qu’un tel plan ne s’avère plus difficile à appliquer que prévu et qu’il pèse lourdement sur le cours du dollar, contraignant ainsi la Fed à augmenter ses taux pour soutenir l’attractivité de la devise américaine. Le scénario contraire existe également, afin de laisser courir l’inflation et donc de réduire le fardeau de la dette et, par la même, de soutenir l’activité économique outre-atlantique.
En perte de repères, le marché des changes va scruter attentivement aujourd’hui et demain les interventions de Ben Bernanke et d’Henry Paulson devant le Congrès. Ils devraient s’évertuer à expliquer plus en détail le plan de sauvetage afin de convaincre les parlementaires américains.
Enfin, après des rumeurs lancées ce week-end par l’ancien premier ministre malaisien Mahathir Mohamed et un responsable du ministère des Finances concernant un éventuel retour au lien fixe entre la monnaie nationale, le ringgit, dont nous avons parlé il y a quelques semaines dans ces lignes, et le dollar, le ministre des Finances malaisien est intervenu devant les médias pour mettre un terme à ces rumeurs.
Il a en effet souligné que l’économie malaisienne est beaucoup plus résistante qu’à l’époque de la crise asiatique et qu’elle est tout à fait en mesure d’affronter le ralentissement économique qui frappe l’économie mondiale.