Aujourd’hui, l’actualité du marché des changes s’est concentrée sur deux faits: les PMI européens et les chiffres du chômage américain. L’ensemble a poussé la paire eurodollar dans ses retranchements à la mi-journée.
Analyse fondamentale eurodollar
La monnaie unique européenne s’est effondrée après la publication des PMI manufacturiers de la zone euro qui ont souligné une dégradation de la situation économique dans quasiment tous les pays, ce qui a envoyé bien-sûr un signal négatif aux cambistes. Au niveau de la zone euro dans son ensemble, le PMI manufacturier a chuté jusqu’à 45.4 contre 46.1 en septembre, évoluant toujours sous le seuil de la contraction. On observe une diminution généralisée de la production dans le secteur des biens de consommations et des biens intermédiaires car les fabricants sont confrontés à un affaiblissement de la demande intérieure, avec en toile de fond les mesures d’austérité qui pèsent sur le pouvoir d’achat, et une baisse de la demande extérieure à cause principalement d’une croissance mondiale en berne.
Certains pays affichent des performances parmi les plus basses comme l’Espagne où le PMI est tombé à 43.5 ou l’Italie avec un PMI à 45.5. En France, une hausse est constatée puisque l’indice est passé de 42.7 à 43.7 tandis qu’en Allemagne, le coeur économique de la zone euro, le PMI est tombé à 46 contre 47.4 en septembre. On le voit, le ralentissement de l’activité est généralisé, faisant notamment craindre l’entrée en récession de l’Europe dans les trimestres à venir.
L’autre évènement de la journée est le taux de chômage aux Etats-Unis. Le consensus est plutôt optimiste avec 125 000 créations d’emplois en octobre et un taux à 7.9%. Cette donnée sera à surveiller de près, notamment dans la course à la présidentielle, mais également pour anticiper la stratégie de la banque centrale américaine. Hier, Eric Rosenberg, de la FED de Boston, a ainsi affirmé que l’institut d’émission va continuer d’acheter des actifs hypothécaires jusqu’à obtenir un niveau de chômage de 7.25%. Le taux d’intérêt proche de zéro devrait être maintenu jusqu’à une décrue à 6.5%. Tout en tablant sur une poursuite de la politique monétaire mise en oeuvre par Ben Bernanke, ce qui n’est pas certain en cas de victoire du candidat républicain.
Analyse technique eurodollar
1.2889, c’est le niveau de l’euro face au dollar avant les chiffres américains. La paire a consolidé ultérieurement autour de 1.2893 avec une perte de 0.37%. La paire trouve un appui à 1.2824 et une résistance à 1.2982 qui correspond au plus haut niveau de la veille. A l’approche des NFP (non-farm payroll), on constate assez logiquement un regain d’incertitude des investisseurs ce qui n’a rien d’anormal. De bons chiffres américains pourraient au final profiter davantage au dollar qu’à l’euro car la devise européenne souffre surtout en ce moment d’un déficit de confiance sur le marché des changes. Placer un stop-loss sous le principal support à 1.2824 est évidemment approprié.