Hier, la France s’est réveillée en apprenant sa démission afin de se consacrer à sa défense, rappelant dans le communiqué transmis au Conseil d’Administration du FMI et à la presse qu’il n’a rien à se reprocher dans l’affaire pour laquelle il a été inculpé de viol.
Parmi les nombreux hommages rendus à DSK pour son action à la tête de cette organisation internationale, celui du ministre suédois des affaires étrangères, Carl Bildt, qui a déclaré qu’il « servi le monde avec une grande distinction au cours d’une période des plus difficiles », sous-entendu la crise financière mondiale et la crise souveraine européenne.
Depuis son arrivée à Washington en 2007, Dominique Strauss-Kahn peut se targuer de nombreux succès. Il a notamment engagé de profondes réformes au sein même du FMI, en redressant les finances de l’organisation via une forte sollicitation des Etats membres, en rééquilibrant le fonctionement interne via une modification des droits de vote afin de mieux représenter les pays émergents et aussi, pour la première fois, en accordant des prêts à taux zéro aux pays les plus pauvres.
La démission de Dominique Strauss-Kahn étant actée, c’est une période de candidatures qui s’ouvrent. De nombreux noms circulent mais, une chose est sûre, celui qui prendra le relais de DSK aura fort à faire pour réussir à s’imposer tant l’empreinte de l’ancien ministre français sur le FMI et au niveau des relations internationales risque d’être durable.
Traditionnellement, le FMI devrait revenir à un européen. Parmi les candidats potentiels, Christine Lagarde, Axel Weber ou encore l’actuel gouverneur de la Banque du Canada qui pourrait faire figure de compromis. Cependant, les pays émergents souhaitent aussi avancer leurs pions, notamment la Chine qui, depuis la réforme des droits de vote, va devenir le troisième pays en termes de quote-parts.
Bien qu’il observe un devoir de réserve, il n’est pas certain que DSK soit contre une candidature d’un pays émergent. Il est probable qu’un candidat de la Chine ou de l’Inde ne puisse pas venir au bout du processus mais un candidat de compromis pourrait émerger.
Parmi les favoris, l’ancien gouverneur de la banque centrale du Brésil, Arminio Fraga qui, grâce à une politique de hausse des taux directeurs, a réussi, pendant son mandat, à limiter l’impact de la dévaluation du real de 1999 sur la dynamique économique. Depuis, il s’est illustré en tant que gestionnaire de fonds d’investissement, aux côtés de George Soros, puis à son propre compte. Ce serait certainement un excellent candidat pour faire aboutir certaines des réformes entreprises par Dominique Strauss Kahn et parachever le rééquilibrage du fonctionnement du FMI en faveur des émergents.