Bilan – Semaine qui fut essentiellement marquée par l’aversion au risque en raison des évènements en Libye, à Bahreïn et surtout au Japon. Le yen, qui a atteint un plus haut niveau depuis près de 16 ans face à l’USD, a augmenté tout au long de la semaine en raison de rapatriements d’actifs japonais à l’étranger et d’une inquiétude des investisseurs quant à l’éventualité d’un nouveau Tchernoboly. La hausse fut telle que les pays membres du G7 ont pris de court les marchés en décidant une action commune sur le marché monétaire visant à faire baisser la pression sur le yen. Vendredi, le résultat fut très convaincant puisque le yen a baissé le plus en l’espace de deux ans face au dollar. Selon la presse internationale, plusieurs banques centrales seraient intervenue, notamment celles du Japon, du Royaume-Uni, de la zone euro, des Etats-Unis et du Canada, toutes vendant des yens. En temps normal, une telle action est très mal accueillie par les marchés mais, en raison de la situation au Japon, c’est surtout la volonté d’action du G7 qui fut saluée.
Jean-Claude Trichet s’est également chargé de donner un petit coup de pouce à l’euro en réaffirmant, opportunément vendredi à la presse, que la BCE ambitionne toujours de relever ses taux directeurs dès le mois prochain.
Enfin, le statu quo monétaire de la Banque d’Angleterre a eu un impact très négatif sur la livre sterling, la faisant considérablement chuter face à l’USD. L’hypothèse d’un relèvement rapide des taux outre-Manche s’éloigne chaque jour un peu plus ce qui devrait peser dans les prochaines semaines sur la capacité de rebond de la monnaie britannique.
Les perspectives – Jusqu’à mercredi, l’actualité économique devrait être plutôt calme avec aucun indicateur vraiment susceptible d’influencer beaucoup les principales paires. Toutefois, plusieurs inconnues demeurent, notamment au niveau de la situation internationale (Japon, Libye, Bahreïn…) qui pourraient peser sur la dynamique du marché des changes.
Plus la sortie de crise se précisera au Japon, plus la question de la reconstruction se posera. Selon le ministre de l’Economie nippon, l’impact économique de la catastrophe pourrait dépasser 250 milliards de dollars. Plusieurs solutions sont envisagées pour faire face à la crise économique qui pourrait toucher le pays mais l’hypothèse d’une émission obligataire, comme évoquée par la presse nippone, a depuis été rejetée. Les agences de notation financière semblent pour l’instant supporter le Japon mais il ne faut pas exclure, à terme, une dégradation de la note souveraine, ce qui pourrait peser sur les cours. Standard & Poor’s a ainsi évoqué récemment une évolution possible de la note du pays dans 18 mois…
Au niveau européen, le PMI composite et l’indice Ifo seront les principaux indicateurs de la semaine. L’actualité de la zone euro pourrait toutefois être rythmée par une nouvelle crise de la dette sachant que le Portugal est dans une impasse politique qui pourrait précipiter un appel à l’aide internationale. Le chef de l’opposition portugais a d’ailleurs reconnu samedi dernier que son pays a « besoin d’une aide extérieure ». Toutefois de nouveaux remous au niveau de la crise souveraine pourraient être apaisée par l’approche du relèvement des taux de la BCE ce qui réduirait l’impact négatif sur la monnaie unique européenne.
Les minutes de la dernière réunion de la Banque d’Angleterre attireront aussi les regards des investisseurs, sachant que la BoE semble très loin d’une hausse des taux. La répartition des votes sera cependant intéressante à observer.