Les ministres des Finances de l’Union Européenne ont donné aujourd’hui le feu vert à l’Estonie afin d’adopter la monnaie unique européenne à partir du 1er janvier 2011. Ainsi, l’Estonie est le premier pays balte à franchir le pas, comme prévu par les analystes.
Du fait de la crise des subprimes et de la crise de la dette des Etats européens, de nombreux pays d’Europe centrale et orientale ont reporté l’adoption de l’euro, ne respectant pas les critères de Maastricht ou du fait d’une opposition croissante de la population comme c’est notamment le cas en République Tchèque.
Ce nouvel élargissement de la zone euro doit être finalisé par les chefs d’Etat et de gouvernement lors d’un sommet prévu les 17 et 18 juin prochain puis être ensuite approuvé par le Parlement européen en juillet prochain. Ce processus ne représente pour l’Estonie qu’une simple formalité.
Le pays a fait de nombreux efforts afin de stabiliser sa devise sur le marché des changes, depuis son entrée en 2004 dans l’UE. De plus, le gouvernement estonien est parfaitement parvenu à limiter le déficit qui devrait atteindre 2,4% cette année et l’an prochain selon les premières prévisions de la Commission Européenne. Toutefois, la Banque Centrale Européenne a récemment mis en garde Tallin contre la pression inflationniste qui pourrait faire dépasser le seuil de 3% d’inflation cette année.
Le dernier pays à avoir intégré la zone euro fut la Slovaquie en 2009. Suite à cette adoption, une forte inflation a été engendrée, provoquant un mécontentement de la population. Le gouvernement estonien, conscient d’un tel problème, va tenter d’éviter cela.
L’élargissement de la zone euro, alors que cette zone est en pleine crise du fait des déboires de la Grèce et d’autres pays, est un moyen de conforter cette construction monétaire, incomprise de l’autre côté de l’Atlantique, mais qui est un succès aux yeux de nombreux européens et un modèle pour d’autres régions telles que l’Amérique centrale ou le Golfe Persique.