Portée hier au dessus de 1,38$ par la publication de l’indice PMI, la monnaie unique européenne a grimpé lors de la séance d’aujourd’hui au dessus de 1,40$ sur le marché des changes. La devise de la zone euro a en effet largement profité des craintes des investisseurs quant à l’accroissement de la dette publique américaine, question au combien épineuse et qui a la facheuse habitude de revenir périodiquement sur le devant de la scène. Il a suffit que la Maison Blanche annonce que la dette publique américaine pour l’exercice en cours devrait atteindre 13% du PIB, c’est à dire 1 841 milliards de dollars pour faire chute la devise américaine. Immédiatement, les bourses, les bons du Trésor américain et le dollar se sont affichés en forte baisse.
Une telle annonce fait directement écho aux déboires du voisin britannique qui a vu sa note abaissée cette semaine par l’agence de notation Standard & Poor’s en raison de la dette publique britannique, faisant dégringoler au passage la livre sterling face au dollar et à l’euro.
Le gagnant de la semaine semble être décidément l’euro qui, depuis la séance de lundi, confirme son raffermissement face au dollar, profitant d’un climat général caractérisé par un repli de l’aversion pour le risque. Les investisseurs du marché des changes, même s’ils s’inquiètent de la situation dans les pays industrialisés, furent rassurés par le rebond des cours du baril de pétrole, qui s’est répercuté notamment le cours du rouble, et estiment également que des signes de reprise sont perceptibles dans les pays émergents, notamment au Brésil, pays dont la devise s’est considérablement renforcée depuis le début de l’année face au dollar.