La pression sur l’Euro se poursuit et la paire EUR/USD est passée encore plus vite que nous le disions hier sous le niveau de 1.30, puisqu’elle se traite actuellement à 1.2946, son niveau le plus bas depuis plus d’un an. Les investisseurs continuent à être très inquiets de la situation de la dette grecque et de sa possible contagion à d’autres pays, au premier rang desquels on trouve l’Espagne, la quatrième économie de l’Union européenne.
Le marché craint essentiellement que la Grèce n’arrivera pas à mettre en œuvre concrètement les mesures d’austérité draconiennes qu’elle a promise à l’Union européenne et au FMI. En effet, les protestations des syndicats rendent les réformes difficiles, et le gouvernement devra littéralement se battre avec eux pour les faire passer, ce qui promet d’être difficile. Tout cela est de mauvais augure pour l’Euro, qui devrait poursuivre son chemin vers le bas, comme nous l’écrivions hier.
L’Espagne a été depuis hier au centre des rumeurs avec un trou supposé de 280 milliards d’Euros (!!!) dans ses finances ! Précisons toutefois que cette rumeur a été catégoriquement niée par le Premier Ministre espagnol Zapatero, ainsi d’ailleurs que par le FMI, alors qu’à la fois Fitch et Moody’s ont réitéré qu’ils persistaient à garder leur note de crédit AAA pour le pays, malgré les rumeurs incessantes de baisse de leur note.
Tout cela se rajoute aux mauvaises nouvelles de hier en provenance de Chine, où le gouvernement local est en plein effort pour empêcher la création d’une bulle de crédit sur le marché immobilier. En plus, l’incertitude aux Etats-Unis autour des réformes financières renforce le climat délétère et pousse le dollar à la hausse.
Ce n’est pas seulement l’Euro qui baisse face au dollar, le GBP, le CHF et les devises nordiques NOK, SEK et DKK sont aussi en baisse, soit, en fait, toutes les devises européennes significatives, et ce, en dépit d’un bon chiffre du PMI manufacturier en Angleterre. Face au Yen japonais, le billet vert reste aussi sur une tendance légèrement positive, mais vraiment peu marquée, et il se traite en ce moment aux environs de 94.58.
Sur le marché obligataire, les obligations américaines sont très demandées et cette course vers la sécurité se traduit vers des rendements évidemment plus bas.
Les marchés actions se sont proprement effondrés hier avec les bourses européennes profondément dans le rouge, en moyenne de plus de 2%, avec évidemment l’Espagne qui se distingue avec une baisse de 5%, suite aux rumeurs négatives à son sujet. Une fois n’est pas coutume, l’influence de l’Europe s’est fait aussi lourdement sentir sur les marchés américains, avec un Dow Jones en baisse de 2.02%, le S&P500 en baisse de 2.38% et le Nasdaq a perdu 2.98% en une seule séance, ce qu’on n’avait plus vu depuis de très nombreux mois.
Dans ce contexte, les nouvelles économiques positives en provenance des Etats-Unis ont été largement ignorées, mais il faut les garder à l’esprit pour quand le marché se sera calmé. Les ventes de maisons ont été solides, en hausse de 5.3% en rythme mensuel, alors que les commandes industrielles ont largement dépassé les attentes à un rythme en hausse de 1.3%, en données mensuelles.
En Asie, nous avons de nouveau eu une session sans le Japon, fermé pour une fête nationale. En Australie, les nouvelles économiques continuent à être très positives, ce qui devrait continuer à soutenir l’AUD et avoir une influence positive sur le NZD.
En tout état de cause, nous sommes de nouveau en situation de crise, donc restez attentifs aux marchés, qui se développent et changent de plus en plus vite, suivez l’actualité et continuez à être très disciplinés avec vos stops.