Commençons la journée par une anecdote amusante qui souligne à quel point la realpolitik prédomine et peut même avoir un impact direct sur le marché des changes. Vous vous souvenez certainement qu’en février, lors de la prise de fonction de la nouvelle administration, le président Barack Obama et Tim Geithner ne s’étaient pas privés pour critiquer la manipulation du taux de change du yuan par Pékin. Depuis, le revirement fut spectaculaire puisque le Trésor a récemment affirmé que le yuan n’est pas manipulé mais qu’il est cependant toujours sous-évalué en dépit des efforts de Pékin. Le statut de premier détenteur de bons du Trésor américain de la Chine et sa récente sortie à la veille du sommet du G20 à Londres dans le domaine monétaire ne sont certainement pas pour rien dans cet assouplissement de la position américaine vis à vis de la monnaie chinoise.
Passons cependant aux choses sérieuses. En ce début de séance, la monnaie unique européenne continue son tassement face au billet, passant sous la barre de 1,32 dollar dans un contexte particulier. En effet, bien que les analystes veulent croire que le pire de la crise est derrière nous, ils restent néanmoins prudents, ayant reçu un coup de masse ces derniers jours avec la publication de mauvais indicateurs venant des Etats-Unis. Le dernier en date, faisant état d’une déflation aux Etats-Unis au mois de mars a pris les cambistes au dépourvu.
Selon certains analystes, les cambistes pourraient rester prudents jusqu’à la publication annoncée hier par Washington d’informations concernant la santé des 19 principaux établissements bancaires du pays.
D’ici là, les acteurs du marché des changes devraient jeter un regard attentif aux nouveaux indicateurs attendus aujourd’hui. Il s’agit en l’occurrence des chiffres des mises en chantier et des permis de construire au mois de mars aux Etats-Unis, devant donner quelques indices sur le marché immobilier. Enfin, il faudra, pour la clôture de la semaine, veiller à ne pas rater les propos de Ben Bernanke, président de la Fed.