Lors de la séance d’hier, la monnaie unique européenne a grimpé au-dessus de 1,45 dollar sur le marché des changes, atteignant un plus haut depuis le mois de décembre. Le redressement de l’euro intervient sur fond d’amélioration de la situation économique mondiale, les dernières statistiques ayant été publiées depuis une semaine confirmant cette tendance à la reprise. Hier, l’euro fut porté à la hausse par la progression de 2,3% des exportations en juillet outre-Rhin. Toutefois, les analystes du marché des changes considèrent qu’à elles seules, les exportations n’ont pas pu permettre une hausse de près de 1% de l’euro en l’espace d’une seule séance. Certains attribuent ce bond de l’euro aux tentatives d’un certain nombre de pays, Chine en tête, de diversifier leurs réserves de devises. Ainsi, ces pays espèrent profiter des opportunités sur l’ensemble des marchés mondiaux en misant sur d’autres monnaies.
Reste maintenant à savoir si une telle tendance va perdurer dans le temps. Au regard de l’analyse technique, la réponse est oui. Cependant, au regard de l’analyse fondamentale, il semblerait qu’une stabilisation du taux de change actuel intervienne sur la paire euro/dollar. Si certains analystes considèrent que la monnaie unique européenne pourrait monter jusqu’à 1,60 dollar sur le marché des changes, un consensus commence à se dégager en faveur d’une stabilisation. En effet, au premier abord, les américains ont tout intérêt à laisser filer le dollar face aux autres monnaies afin de relancer l’économie outre atlantique. Pour autant, un dollar trop faible entre en contradiction avec la politique affichée par les administrations américaines successives et, surtout, fait peser des risques conséquents sur les américains. Au demeurant, le partenaire chinois verrait inévitablement d’un très mauvais œil une telle baisse du dollar et ne manquerait pas de montrer son mécontentement aux américains. Pékin pourrait notamment menacer de vendre les bons du Trésor américain que la Chine détient et qui permettent de financer le déficit colossal des Etats-Unis. Même si un tel scénario semble peu probable, il n’est pas invraisemblable.