L’officialisation de la candidature aux présidentielles du 12 juin du tonitruant Mahmoud Ahmadinejad pourrait peut-être provoquer des tensions à terme dans la région, se répercutant sur le dollar, s’il venait à être réélu. Pour l’instant, l’espoir est de mise sur le marché des changes, les cambistes voulant croire au rétablissement d’un climat de confiance. D’éventuelles tensions géopolitiques ne devraient pas venir contrarier leurs plans.
Cette semaine fut particulièrement cruciale sur le marché des devises. En effet, tous les investisseurs attendaient depuis de très nombreuses séances la publication des résultats du test de résistance mené par le Trésor américain sur 19 établissements bancaires outre atlantique. Bien qu’ils devaient être publiés officiellement jeudi, la presse américaine s’est largement faite l’écho depuis lundi des fuites qui furent véhiculées. Comme celles-ci l’indiquaient, sur les dix neuf établissements visés, dix doivent lever dans les prochaines semaines des fonds pour faire face à la hausse du chômage et à la crise du marché de l’immobilier. Au total, ce sont près de 75 milliards de dollars qui devraient être sollicités. Parmi les banques concernées figurent Citigroup et Bank of America. Cette dernière a publié vendredi sa stratégie pour réunir les 33,9 milliards de dollars de capital nécessaires pour affronter une éventuelle aggravation de la crise. Toutefois, Ben Bernanke s’est voulu rassurant, soulignant que les banques américaines disposent d’assez de capitaux et saluant l’initiative prise par le Trésor qui a permis de lever le voile sur le système bancaire américain et donc de rassurer les investisseurs et les particuliers.
Dans l’attente de cette annonce, le yen s’était largement affiché en hausse depuis lundi, profitant de l’anxiété palpable sur le marché des changes. La décision de la Banque Centrale Européenne était largement attendu également jeudi, journée décidément cruciale pour tous les traders. Anticipant une baisse des taux, les cambistes avaient déjà pris leurs dispositions ce qui explique que l’euro s’est affiché en recul face au dollar avant la conférence de presse de Jean Claude Trichet puis qu’il s’est rapidement repris. Jean Claude Trichet a, d’une part, laissé la porte ouverte à de nouvelles baisses de taux, ce qui fut bien accueilli par les investisseurs et a, d’autre part, annoncé des mesures non conventionnelles destinées à relancer le crédit dans la zone euro.
Ces annonces ont au final profité à la monnaie unique européenne en fin de semaine, capitalisant en plus sur les chiffres du chômage aux Etats-Unis. Seule lueur d’espoir sur le marché du travail américain, l’économie américaine a détruit moins d’emplois que prévu au mois d’avril. Un contraste saisissant avec l’Australie, qui est pourtant entrée en récession, et qui affiche un recul de 0,3% du chômage au mois d’avril avec 27 300 nouveaux emplois créés.
Enfin, au passage, pour ceux qui n’auraient pas encore eu l’occasion de lire l’interview d’A. Weitmann, auteur de « L’Affaire Madoff », vous pouvez toujours la consulter en cliquant ici.