Les éléments Forex clés
• L’euro aidé par les commentaires de la BCE
• Le marché anticipe une politique monétaire expansive de la FED
• L’Espagne, prochaine tragédie grecque?
La clôture en légère hausse des bourses européennes permettait hier à la monnaie unique de reprendre des couleurs face aux autres devises majeures.
L’EURJPY franchissait ainsi plusieurs fois la barre des 95 yens pour un euro, en s’appuyant sur un support à 94.75 mais connaissait une résistance à 95.05. La paire ne devrait pas connaitre d’évolution majeure dans la journée et suivre une tendance légèrement descendante pour arriver à 94.5 yens.
La devise européenne appuyait son rebond sur plusieurs déclarations, notamment celle du ministère allemand des Finances qui qualifiait “d’erronées” les spéculations selon lesquelles l’Espagne serait mise sous pression pour demander une nouvelle aide de l’Europe. A cela s’ajoutait les propos d’un membre du conseil des gouverneurs de la BCE qui estimait qu’il y avait “des arguments favorables” à l’octroi d’une licence bancaire au Mécanisme européen de stabilité. Cette licence lui permettrait d’emprunter directement auprès de Francfort.
La paire EURUSD prenait hier 0.36% à l’ouverture des bourses du Vieux-Continent avant de franchir plusieurs fois la barre des 1.215 au cours des séances européennes et asiatiques.
Le dollar devrait continuer à se déprécier légèrement face à l’euro aujourd’hui en oscillant entre 1.21 et 1.22 ; les marchés s’attendant à ce que la FED mette en place une nouvelle politique d’assouplissement quantitatif pour dévaluer le billet vert.
The Guardian comparait hier la stratégie politique de la zone euro à celle d’une équipe de football bétonnant sa défense pour “gagner du temps“. Selon le quotidien britannique, l’Espagne s’achemine à -très- court terme vers un plan de sauvetage de grande ampleur. Les 100 milliards d’euros promis aux banques pour soutenir l’économie ne sauraient être suffisants pour sauver une économie en manque de compétitivité, avec un fort taux de chômage (près de 25%) et dont le taux d’emprunt à 5 et 10 ans dépasse les 7%. A ce titre, le chiffre de 300 milliards d’euros semble être un minimum.
Aider l’Espagne est tout juste dans les moyens de l’Europe, mais dans ce cas une trappe s’ouvrirait sous les pieds de la Grèce. Les intuitions bancaires européennes et le FMI sont en ce moment en train d’auditer les comptes grecs et essayent de trouver où faire de nouvelles coupes. Le gouvernement est ainsi placé devant l’alternative suivante: accepter une nouvelle série de mesures de rigueur, dont il est parfaitement conscient qu’elles seront à la fois contre-productives et politiquement suicidaires, ou bien dévaluer et se placer en faillite hors de la zone euro.
A ce titre, les économistes de la banque américaine Citi révisaient à la hausse la probabilité de cette dernière alternative. Auparavant estimé ente 50 et 75%, cette hypothèse est désormais estimée par leurs analystes à hauteur de 90%.