En cette veille de décision de la BCE, l’euro a repris un peu de teint face au dollar et au yen. Les opérateurs du marché des changes s’attendent en effet à ce que la banque centrale annonce une forte baisse des taux, pouvant aller même jusqu’à 75 points de base.
Une telle baisse n’est en effet pas totalement exclue puisque la situation économique dans la zone euro n’est pas enviable. Un récent rapport remis au public aujourd’hui par l’OCDE confirme d’ailleurs les craintes pesant sur la zone euro. Selon l’OCDE, la contraction de l’immobilier et la chute de la demande vont provoquer une sévère récession dans la zone euro, devant pousser la contraction de la croissance à 0,6% sur l’année 2009. Une reprise devrait être envisagée seulement en 2010 avec un rebond de la croissance à 1,2%. Pronostiquant le pire reste encore à venir pour l’euroland, l’OCDE exclut catégoriquement le scénario d’une déflation mais propose, afin de lutter contre la crise actuelle, la création d’un superviseur financier européen. En tout cas, ce rapport devrait inciter encore davantage les responsables de la BCE à baisser les taux.
Ben Bernanke a également, dans son intervention hier à Londres sur la crise financière, repris les propos de l’OCDE, en n’osant toutefois pas annoncer une date de reprise de la croissance. Il a confirmé le pessimisme ambiant, qui incite à une aversion du risque sur le marché des changes, mais a tenté de rassurer les investisseurs en soulignant que la Fed dispose encore de nombreux outils pour influer sur l’économie alors que ses taux sont presque à zéro.
Enfin, nous n’avons pas souvent l’occasion d’évoquer dans nos éditions les pays africains. La chute vertigineuse de la devise du Nigéria, le naira, nous en donne aujourd’hui l’occasion. Depuis le mois de novembre, au moment même où la banque centrale a décidé de réduire les quantités de devises étrangères pour réduire la spéculation, le naira est en chute libre face au dollar. Un responsable de la banque centrale a confirmé que les difficultés de la devise du Nigéria devraient se poursuivre tant que la demande de biens importés se maintiendra dans le pays.