Selon la Chambre de Commerce britannique (CCB), la reprise économique outre-Manche risque d’être plus lente que prévu et l’économie aura certainement besoin au passage du soutien du gouvernement Cameron via un programme d’investissement massif.
En effet, la CCB a baissé ses prévision pour 2013, les faisant passer de 1.2% à 1% et celles pour 2014 de 2.2% à 1.8% en raison d’une croissance mondiale qui pourrait baisser par rapport aux estimations et d’une probable hausse des impôts dans le pays.
Au même moment, les inquiétudes de la CCB ont été confirmées par la chute inattendue de l’indice PMI construction britannique en novembre du fait d’une baisse des commandes et de la confiance. L’indice est ressorti à 49.3 contre 50.9 et une estimation des économistes à 50.5.
Seule bonne nouvelle du jour, après un indice PMI manufacturier plutôt meilleur que prévu, hier, les ventes à données comparables dans les magasins britanniques ont augmenté de 0.4% en novembre par rapport à novembre 2011.
Il n’en demeure pas moins que la reprise économique outre-Manche est plutôt faible. D’ailleurs, le gouverneur partant de la BoE, Mervyn King, l’a encore répété lors d’un discours le 14 novembre dernier. L’intervention du chancelier de l’Echiquier, George Osborne, qui est prévue demain au Parlement, sera donc d’une importance cruciale pour les investisseurs. Jusqu’à présent, le gouvernement a mis l’accent sur la réduction des déficits, afin notamment de conserver la note de crédit du Royaume-Uni, mais de nouvelles hausses d’impôt pourraient avoir un effet très négatif sur l’économie alors que celle-ci vient à peine de sortir d’une récession en double creux. George Osborne devrait a priori demain confirmer le fait que la réduction du déficit va prendre plus de temps que prévu, et confirmer probablement la date de 2018 pour un retour à l’équilibre.
L’autre fait d’importance pour la devise britannique sera la réunion du Comité de Politique Monétaire de la BoE qui commence demain. Le niveau du programme de rachats d’actifs devrait être maintenu à 375 milliards de livres selon les économistes. Certaines voix s’élèvent toutefois pour un soutien plus franc de la banque centrale à l’économie. La CCB a notamment plaidé pour des achats d’actifs du secteur privé afin de soutenir la croissance. Pour l’instant, le sujet n’est pas sur la table.
Les perspectives économiques plutôt pessimistes pour le Royaume-Uni risquent de peser sur le moyen terme sur la dynamique de la livre sterling face à ses principales contreparties. L’arrivée du gouverneur Carney, qui a su faire preuve d’imagination et de volontarisme dans sa gestion de la crise au Canada, sera certainement une bonne chose sur le long terme pour la devise de Sa Majesté. D’ici là, la tendance de fond sur la livre sterling devrait plutôt être baissière sur le moyen terme, notamment face au dollar américain qui profite de perspectives encourageantes.