Dans la nuit de mardi à mercredi, la livre sterling a connu une baisse très accentuée face à la devise américaine sur le marché des changes, perdant plus de cinq cents, ce qui l’a tout bonnement fait revenir à son niveau d’il y a cinq ans face au dollar. Depuis l’annonce du plan de soutien au secteur bancaire de Gordon Brown, la livre sterling, durement touchée par la crise des subprimes et les difficultés du secteur bancaire britannique, a connu un renforcement net face aux principales devises du Forex. Cependant, les propos du gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mervyn King ont considérablement et brusquement refroidi les cambistes. Ce dernier a en effet affirmé que le Royaume-Uni était en train d’entrer en récession, ajoutant que le plan gouvernemental constitue le point de départ d’une longue convalescence de l’économie britannique en attendant qu’elle retourne à la normale. Ces propos ont provoqué un froid sur les marchés car c’est la première fois qu’un officiel britannique les tient. Certes, ce n’est pas une nouvelle en soi. La plupart des économistes prévoyaient de longue date cette récession outre manche et, si vous vous en souvenez bien, nous vous avions informé la semaine dernière que les entrepreneurs britanniques considèrent que l’économie est déjà entrée en récession. Ce mouvement de panique également touché le cours de la livre sterling face à l’euro mais dans une moindre mesure.
Enfin, outre la livre sterling, le marché des changes a constaté aujourd’hui une forte dépréciation du rand sud africain, l’une des devises émergentes auxquelles nous faisons référence depuis quelques semaines dans ce climat de crise financière. La monnaie sud africaine a en effet enfoncé un nouveau plancher historique face à la monnaie unique européenne, en s’établissant à 14,07 rands pour un euro. Le rand sud africain a connu depuis le début du mois une dépréciation de 14% face à la devise de la zone euro en raison de la crise financière qui a pour conséquence un effet d’aversion pour le risque vis-à-vis des marchés émergents mais aussi en raison de la chute du cours des matières premières, dont le cours du rand sud africain est très dépendant.