Le début de semaine fut plutôt positif sur les marchés financiers avec notamment une très nette hausse des indices boursiers lundi et mardi avant que l’abaissement de la note de la Grèce et l’annonce d’un déficit plus important du pays ne viennent anéantir cette phase haussière.
L’entrain des bourses mondiales en début de semaine n’a cependant pas enrayé la chute de la monnaie unique européenne qui a opéré une véritable dégringolade face au billet vert, perdant plus de 1,95% de sa valeur en rythme hebdomadaire. Les préoccupations entourant le sort de la Grèce et l’idée d’une taxe sur les banques en Europe qui pourrait fragiliser la reprise de l’activité économique selon Jean Claude Trichet ont beaucoup pesé sur le taux de change de l’euro.
Cependant, les deux faits majeurs de cette semaine furent la hausse du déficit public grec qui a totalement pris de court les cambistes, renforçant leur défiance vis-à-vis de l’euro, et la baisse par l’agence de notation Moody’s de la note de crédit du pays qui est passé de A2 à A3. Ces inquiétudes se sont répercutées sur le marché obligataire grec avec une hausse des emprunts au-dessus de 8% en fin de semaine et sur le forex avec la baisse de l’euro en dessous de 1,33 dollar.
Pourtant, cette semaine, la zone euro aurait pu largement capitaliser sur de bons chiffres macroéconomiques avec notamment la publication de l’activité économique en Allemagne mardi.
Face à l’aversion croissante des investisseurs, la Grèce s’est résolue à activer le plan d’aide de l’UE. Cette annonce a permis à la monnaie unique européenne de ressortir un peu en hausse vendredi mais très rapidement l’euro a de nouveau baissé en raison des déclarations provenant de Berlin. Alors que la France s’est dite prête à aider à la Grèce dès que possible, l’Allemagne a posé de nombreuses conditions à une telle aide ce qui évidemment échaudé les investisseurs. Angela Merkel a souligné qu’une telle aide ne serait attribuée qu’en cas de mise en danger de la stabilité de l’euro dans son ensemble et que si Athènes décide de nouvelles mesures de rigueur. De son côté, le FMI a salué l’appel à l’aide internationale de la Grèce mais a également affirmé que l’aide provenant de l’organisation internationale ne serait pas immédiate. Cette aide représente environ 1/3 du montant total attribué au pays.
En raison des discordantes au niveau européen sur l’aide à la Grèce, il est probable que la paire EUR/USD connaisse une forte volatilité lors de la semaine prochaine, sachant qu’en plus plusieurs indicateurs américains de premier plan sont attendus dont les demandes d’allocation chômage ou le sentiment des consommateurs.
Enfin, l’hypothèse d’un relèvement des taux d’ici à juin par la Banque du Canada a permis au dollar canadien de poursuivre son renforcement cette semaine face au billet vert, offrant au dollar canadien la possibilité de se positionner sur le moyen terme au-dessus de la parité.