Alors que le premier ministre Vladimir Poutine s’est récemment efforcé dans des entretiens au coin du feu avec la population russe de les rassurer sur les capacités du gouvernement à surmonter la crise, notamment à éviter une nouvelle dévaluation du rouble qui rappellerait les pires épisodes des années 90, la banque centrale russe a annoncé avoir élargi le corridor dans lequel elle fait évoluer le rouble par rapport au panier euro-dollar, ce qui constitue en soi une nouvelle dévaluation, la quatrième en l’espace d’un mois.
La banque centrale russe ne fut pas la seule à intervenir cette semaine puisque de nombreuses banques centrales ont décidé d’opérer une baisse des taux directeurs afin de lutter contre la crise économique. Hier, ce fut au tour de la BCE, de la Banque d’Angleterre et de la banque centrale suédoise d’agir. Bien que la BCE ait procédé à la plus forte baisse de taux de son histoire, l’euro n’a pas vraiment profité de celle-ci, notamment en raison des craintes de contraction du PIB de la zone euro pour l’année 2009. Jean Claude Trichet a d’ailleurs laissé planer l’option d’une nouvelle baisse des taux pour le 8 janvier 2009, en fonction des développements économiques d’ici cette date.
Outre la Banque Centrale Européenne, la Banque d’Angleterre a décidé hier, comme l’avaient intériorisé les traders, une baisse d’un point de pourcentage afin de faire face à la dégradation de la situation économique. Certains analystes du marché des changes s’attendaient d’ailleurs à une action plus vigoureuse qui aurait éventuellement pu profiter à la livre sterling sur le marché des changes. Au contraire, la livre sterling s’est affichée en forte baisse hier, poursuivant sa dégringolade aujourd’hui. Le différentiel de taux entre l’euro et la livre sterling a joué dans cette chute, sachant que le taux de la devise britannique est habituellement supérieur à celui de la monnaie unique. Ainsi, la livre sterling s’est inscrite hier face à l’euro en dessous de 1,15 contre 1,40 en début d’année. Cependant, la chute face à l’euro est néanmoins contenue comparé à celle face au yen puisque la livre a perdu sur un an environ 35% de sa valeur face à la devise nippone.