Jusqu’en 2007, les pays baltes ont connu une croissance particulièrement élevée comprise entre 7,5 et 8,5% selon les pays. Cependant, cette croissance rapide depuis le nouveau millénaire s’est faite au prix de tensions inflationnistes, d’un creusement de la dette extérieure et de déficits de plus en plus importants qui sont apparus insoutenables à la lumière de la crise économique et financière mondiale.
Ces difficultés économiques ont eu pour conséquence une dépréciation très nette des devises baltes depuis le début de l’année, obligeant notamment l’intervention du FMI, de l’UE et des pays nordiques pour stabiliser la situation.
Toutefois, en dépit de cette aide salutaire, les monnaies baltes demeurent fragiles sur le marché des changes. La soutenabilité des pegs liant ces devises à la monnaie unique européenne est remise en doute par de nombreux experts qui préconisent, notamment dans le cas de la Lettonie, une dévaluation. Cependant, les gouvernements des pays baltes se sont jusque là refusés à prendre une telle initiative qui mettrait en péril la solvabilité des entreprises et des ménages qui sont fortement endettés en euros.
La crise économique a mise en évidence la fragilité de la croissance des pays baltes, croissance qui a reposé sur un endettement conséquent. La Lettonie est le pays qui a, depuis janvier dernier, attiré le plus l’attention des médias. Le pays a bénéficié d’une aide cumulée de près de 7,5 milliards d’euros sur deux ans qui devrait permettre un assainissement des finances du pays.
Face aux difficultés macroéconomiques de la Lettonie, de nombreux observateurs ont plaidé en faveur d’une dévaluation de la devise nationale. Cette option a été refusée par le gouvernement qui tient absolument à préserver le régime de change fixe. Pourtant, une dévaluation aurait le mérite de rétablir la compétitivité sur la scène internationale des entreprises des pays baltes.
Toutefois, l’effet d’entrainement lié à une relance des exportations est surtout préconisé pour la Lituanie et l’Estonie, la structure de l’économie lettone étant nettement moins tournée vers les exportations.
Cependant, une dévaluation compétitive aurait eu pour conséquence d’alourdir la dette des ménages et des entreprises de la région qui se sont lourdement endettés. Dans le cas de la Lettonie, une dévaluation du lats pourrait faire douter les investisseurs de la solvabilité du pays.
Bien que les fondamentaux économiques plaident en faveur d’une dévaluation, celle-ci n’est pas à l’ordre du jour. Une telle décision impliquerait en effet pour la classe politique de ces pays, qui sont entrés dans le mécanisme de change européen récemment, de repousser sine die l’adoption de la monnaie unique européenne, une option jugée pour le moment inconcevable.