Cette semaine, pas de newsletter mais quelques conseils afin d’aborder les semaines qui vont venir sur le marché des changes. En dépit de la crise de l’euro, l’activité sur le forex ne cesse de croître, traduisant notamment l’arrivée massive de spéculateurs à la recherche de rendements de très court terme. Une forte volatilité a donc été observée ces dernières semaines sur les principales places financières mondiales, les devises évoluant les unes par rapport aux autres dans un range souvent important.
L’euro se dirige vers la parité avec le dollar
Comme nous l’affirmions cette semaine, la monnaie unique européenne reste clairement dans une tendance baissière en dépit du léger sursaut enregistré face au dollar à la suite d’un plan européen gigantesque de sauvetage. Selon le président de Saxo Banque, Pierre Antoine Dusoulier, le prochain cap de la monnaie unique européenne est les 1,18 dollar soit son niveau de lancement. Pour autant, selon de nombreux connaisseurs du marché des changes, ce n’est qu’un premier pas vers la parité qui pourrait être éventuellement atteinte à la fin de l’année si la situation dans la zone euro continue d’inquiéter les marchés.
Non seulement les spéculateurs parient sur une baisse de l’euro mais celle-ci est aussi contenue et soutenue par les responsables européens. Il convient en effet de rappeler que ces derniers mois les principaux responsables économiques et politiques de la zone euro se sont plaints de la force de l’euro face aux autres devises. Ainsi, bien que les européens tentent de restaurer la crédibilité de l’euro, ils ne souhaitent pas non plus vraiment empêcher sa baisse sur le marché des changes qui peut être interprétée comme une dévaluation compétitive nécessaire à l’Europe afin de redémarrer plus rapidement. A l’heure actuelle, la reprise économique est plutôt lente en Europe par conséquent une relance des exportations via une baisse du taux de change pourrait être salutaire pour de nombreux secteurs d’activité et de nombreux pays de l’euroland .
La livre sterling entame une phase baissière
Après avoir été soutenue pendant des mois par les spéculateurs, la livre sterling a entamé une phase baissière assez prononcée sur le marché des changes qui coïncide avec les élections législatives britanniques qui ont été remportées par les Conservateurs alliés aux Libéraux-Démocrates. Pour l’instant, les autorités politiques britanniques semblent se contenter de la baisse de la devise de Sa Majesté qui permet une relance des exportations. Le programme économique du nouveau gouvernement va être scruté de près par les investisseurs ce qui aura une influence évidente sur la monnaie britannique. Un point central sera évidemment la question de la dette publique qui inquiète certaines agences de notation financière.
Le franc suisse confirme son statut de valeur refuge
La semaine dernière, la devise helvétique a atteint un plus haut historique face à l’euro, à 1,4004 CHF pour un euro. Cette hausse continue du franc suisse inquiète beaucoup les autorités suisses qui par la voix de la BNS ont affirmé qu’elles allaient tout faire pour limiter l’appréciation du franc suisse. Bien que la banque centrale achète des milliards et des milliards d’euros sur le marché des changes afin d’enrayer la hausse du franc suisse, la devise continue de monter, soulignant les limites de cette politique. Le problème pour la Suisse est qu’une telle appréciation engendre de la déflation .