L’eurodollar a sombré sous 1.30 dollar, à 1.2967, en raison des inquiétudes persistantes des marchés financiers sur le sort de l’Espagne et de résultats trimestriels d’entreprises des deux côtés de l’Atlantique qui n’incitent pas les cambistes à prendre des risques sur le marché des changes.
Analyse fondamentale eurodollar
Plusieurs coups ont été assenés à l’euro aujourd’hui. Alors que l’agence de notation Moody’s avait offert un répit à l’Espagne, elle a décidé d’abaisser d’un ou de deux crans les notes de cinq communautés autonomes, les assortissant d’une perspective négative. Vu la situation de régions comme la Catalogne ou Murcie, une telle décision n’est en rien une surprise. Le seul problème c’est qu’elle intervient alors que la Banque d’Espagne a confirmé la récession au troisième trimestre et que le Trésor espagnol a publiquement affirmé que les prévisions de déficit ne sont pas satisfaisantes. Pour autant, pas de demande d’aide financière pour le pays pour le moment. Signe de l’inquiétude des investisseurs, la prime de risque de l’Espagne a remonté, à environ 400 points de base aujourd’hui, contre 377 points en fin de semaine dernière, dans la foulée du Sommet Européen.
En ce qui concerne, le marché américain, l’attention s’est portée sur les marchés actions qui sont en train de sombrer puisque le Dow Jones a atteint son plus bas niveau depuis mois de juin, en dépit du QE3 qui aurait pourtant dû stimuler les marchés. Les réalités économiques sont là: les perspectives sont mauvaises et cela influence négativement les indices…et par corollaire les paires de devises comme l’eurodollar qui est très liée aux indices occidentaux.
Par ailleurs, à la marge, l’indice de la FED de Richmond a baissé à la surprise générale, s’inscrivant à un taux annuel corrigé des variations saisonnières de -7, un autre signal négatif pour les cambistes.
Analyse technique eurodollar
Sur le court terme, la paire de devise semble s’engouffrer dans une zone de consolidation baissière autour de 1.29 mais la tendance est fragile et dépendra étroitement des indicateurs économiques qui vont être rendus public dans les prochains jours. Une demande d’aide de l’Espagne pourrait évidemment remettre en cause une tendance baissière et permettre à l’euro de revenir vers le niveau de 1.30.
Dans l’immédiat, le marché va se concentrer sur plusieurs chiffres concernant l’activité dans les secteurs manufacturiers et des services des principaux pays de la zone euro, avec en point d’orgue à en milieu de matinée demain le climat des affaires en Allemagne. Les chiffres, qui pourraient être un peu meilleurs que le mois précédent selon le consensus, s’inscriront toujours toutefois sous le seuil de contraction des 50, signe négatif à terme pour l’euro. Le discours de Mario Draghi sera également à suivre, tout comme la déclaration du FOMC à 20h15. A ce niveau, on ne s’attend à aucune surprise particulière après les nouvelles mesures lancées en juin et en septembre par la banque centrale américaine.