La monnaie unique européenne a continué de souffrir aujourd’hui des difficultés économiques de ses pays membres. Les déboires financiers et économiques de la Grèce, et secondairement du Portugal, semblent avoir eu des répercussions jusqu’en Allemagne.
En effet, même si le communiqué qui a accompagné la publication de l’indice ZEW en début de matinée aujourd’hui ne faisait pas référence à la situation en Grèce, les analystes tiennent pour acquis que la détérioration de la situation et l’incapacité d’Athènes à rassurer les investisseurs ont pesé sur les attentes des milieux financiers allemands.
Ainsi, l’indice ZEW a plombé pour la journée l’évolution de la monnaie unique européenne face aux autres devises. L’euro a notamment atteint son plus bas niveau face au dollar depuis le 23 décembre dernier en fin de matinée. Les économistes s’attendaient, dans leur ensemble, à une baisse de l’indice ZEW mais celle-ci fut nettement plus conséquente que prévu, avec un recul de 3,2 points à 47,2 points pour le mois de janvier.
Outre la situation en Grèce, ce recul souligne aussi les difficultés de l’Allemagne à reprendre la voie d’une croissance soutenue et sanctionne un quatrième trimestre qui a plutôt déçu les milieux financiers.
En Europe, seule la livre sterling semble s’en sortir, poursuivant aujourd’hui encore son renforcement face au dollar et à l’euro. La devise de Sa Majesté fut poussée par le rebond de l’inflation outre-Manche qui a atteint en décembre 0,6%. Cette hausse de l’inflation renforce l’hypothèse d’un prochain relèvement des taux par la Banque d’Angleterre, ce qui pousse les investisseurs à miser sur la livre sterling. Pourtant, selon de nombreux analystes, la confiance actuelle dans la devise britannique est un peu exagérée. Bien que la croissance économique est de retour, elle pourrait être bridée dans les prochains mois par un ralentissement de la consommation des ménages. En effet, les impôts ont été augmentés par le gouvernement travailliste et de nombreuses mesures, notamment une hausse de la TVA à 17,5% depuis janvier, vont peser sur le pouvoir d’achat des ménages britanniques.
Enfin, Jean Claude Juncker, qui a été confortée dans sa position de chef de file de l’Eurogroupe, a annoncé un report du choix du vice-président de la BCE au mois de février. Trois personnalités se disputent le poste de l’actuel gouverneur de la banque centrale grecque : le luxembourgeois Yves Mersch, le portugais Vitor Constancio et le belge Peter Praet. Une telle nomination ne devrait toutefois pas avoir d’influence majeure sur la politique monétaire de Francfort.