Les banques centrales ont déjà fait leur maximum
Les grandes banques centrales ont fait de leur mieux pour stimuler l’activité économique depuis l’éclatement de la crise financière mondiale. Cela comprend la réduction des taux d’intérêt, les achats d’actifs et les programmes visant à encourager les banques à prêter aux entreprises et aux consommateurs. Malgré tous ces efforts, les niveaux de croissance et d’inflation n’ont jamais été vraiment satisfaisants. Les banques centrales ont épuisé leurs ressources et se tournent donc maintenant vers les gouvernements pour des stimuli supplémentaires. Pour parvenir à une croissance équilibrée, il faut une politique monétaire et une politique budgétaire qui marchent ensemble. Les banques centrales comme la BCE, la BoJ, la BoE, la RBA et la RBNZ ont déjà mis en garde contre les limites des politiques monétaires et la nécessité pour les gouvernements d’intensifier leurs actions.
Les politiciens testent l’indépendance des banques centrales
La plupart des banques centrales sont quasiment indépendantes. Cependant, les lignes entre les politiques fiscales et monétaires sont devenues floues à mesure que les pressions pour voir les résultats des gouvernements et des banques centrales ont augmenté. Aux États-Unis, par exemple, Donald Trump a laissé entendre qu’il voulait remplacer Janet Yellen en tant que chef de la Fed alors que les républicains appelaient, quant à eux, à un examen plus approfondi des actions de la banque centrale américaine. Pendant ce temps, la BoE a prévenu du danger que représentait le brexit et des risques liés à un redémarrage trop tôt du Quantitative Easing.
La politique influence les autres acteurs du marché
Vous le savez sans doute, les flux de capitaux, la balance commerciale et la notion de leadership influencent également le cours des devises. Et savez-vous ce qui influence ces trois choses ? La politique évidemment.
En effet, lorsque les consommateurs ont confiance, ils investissent dans leur économie et la demande en monnaie locale augmente. Lorsqu’ils doutent de l’avenir de l’économie de leur pays, comme ils le font actuellement en raison du brexit, ils retardent, voire abandonnent, leurs plans d’investissement. Il en va de même pour les flux commerciaux d’un pays. Les pourparlers sur le protectionnisme et la dévaluation des monnaies influent grandement sur les activités de trading.
Enfin, la politique influe sur la stabilité des marchés financiers. Les plans d’imposition et de déréglementation de Trump, par exemple, ont été accueillis à bras ouverts par Wall Street et ont conduit à des rassemblements sur les marchés du monde entier. A l’inverse, des indices de faiblesse dans le gouvernement ou de conflit avec d’autres dirigeants mondiaux ont tendance à semer l’incertitude sur les marchés financiers.
Les investisseurs n’aiment pas l’incertitude
Les changements de leadership ne sont pas nouveaux dans l’industrie du forex mais la montée des campagnes populistes et anti-establishment ainsi que la rapidité avec laquelle les nouveaux dirigeants exécutent leurs plans, exposent les acteurs du marché à beaucoup d’incertitudes. Même les banques centrales sont obligées de s’adapter. Le FOMC par exemple, tempère désormais ses biais bellicistes jusqu’à ce qu’il en sache plus sur les politiques économiques souhaitées par Trump. La banque centrale d’Angleterre a non seulement abandonné sa position belliciste mais elle a également été forcée de redémarrer son programme d’achat d’actifs suite au référendum sur l’UE.
Ceci étant dit, même si la politique a tendance a supplanter en ce moment la politique monétaire, cela ne signifie pas que les banques centrales ne reviendront pas sur le devant de la scène prochainement. Des politiques fiscales et monétaires saines sont effectivement nécessaires pour parvenir à une croissance économique équilibrée et soutenue. Une fois que les nouveaux leaders mondiaux auront dévoilé leurs plans, il est probable que les banques centrales reviennent au premier plan donc.