La psychose a continué toute la journée sur les marchés financiers en dépit des propos rassurants du chef de file de l’Eurogroupe, le luxembourgeois Jean Claude Juncker. Ce dernier a écarté le risque d’éclatement de la zone euro tout comme la possibilité d’une contagion de la crise grecque à d’autres pays. Pour autant, ces propos ne sont pas parvenus à changer la donne sur les marchés financiers, les investisseurs revendant massivement les actifs jugés à risque, notamment les actifs libellés en euros.
Les places boursières mondiales ont accusé une très forte chute aujourd’hui. Ainsi, la Bourse d’Athènes a accusé en cours d’après-midi une dégringolade de 5% suite aux émeutes violences qui ont ponctué la grève générale en Grèce. Au total, trois morts ont été recensés. Suite à ces décès, une minute de silence a été observée au Parlement grec. Les autres places boursières ne s’en sont pas mieux sorties puisque la bourse de Madrid a accusé une très forte baisse. L’indice vedette Ibex-35 a terminé en baisse de 2,27% à 9.635,2 points alors que les inquiétudes concernant les finances publiques espagnoles ne cessent de croître. Hier, une rumeur démentie immédiatement par le gouvernement Zapatero faisait état d’une demande d’aide colossale du pays au FMI afin de sortir de la crise. De son côté, Wall Street s’en est sorti un peu mieux accusant une baisse de seulement 0,55%, le NASDAQ reculant de 0,91% à 2.402 points et le S&P 500 de 0,66% à 1.166 points.
L’inquiétude des marchés s’est également répercutée sur le taux de change de l’euro face aux principales devises. Ainsi, pour la première fois depuis un peu plus d’un an, la monnaie unique européenne est passée sous le seuil de 1,29 dollar cet après-midi. De nombreux investisseurs s’attendent à ce que la chute de l’euro se poursuive dans les semaines à venir, tant la psychose régnant sur les marchés est importante. Selon le président de Saxo Banque, Pierre-Antoine Dusoulier, le prochain support technique est à 1,2450 dollar et il pourrait être atteint «dans les jours qui viennent ». Certains analystes s’attendent même à ce que l’euro se rapproche d’ici à la fin de l’année du seuil de 1,20 dollar si la situation budgétaire et financière des pays membres de la zone euro ne s’améliore pas.
Toujours sur le marché des changes, la banque centrale islandaise a décidé aujourd’hui de baisser ses taux d’un demi-point de pourcentage pour les placer à 8,5% afin de relancer l’économie du pays qui a été très violemment dévastée par la crise bancaire. La relative stabilité du taux de change de la couronne islandaise et le ralentissement progressif de l’inflation ont autorisé la banque centrale à décider une nouvelle baisse des taux, la dernière remontant au mois de mars.
Enfin, la couronne norvégienne continue son ascension sur le marché des changes profitant de la décision de la banque centrale de relever son taux directeur d’un quart de point à 2%. Le pays fut le premier pays européen à relever ses taux afin de neutraliser les effets inflationnistes potentiels des mesures de relance gouvernementales en automne dernier. Une nouvelle hausse des taux est probable prochainement selon les analystes du marché des changes. Le communiqué de la banque centrale affirme que le taux directeur devrait se situer entre 1,5 et 2,5% d’ici à la fin du mois de juin.