Les perspectives pour les principales devises du marché des changes sont plutôt mauvaises. Certes, la monnaie unique européenne a repris un peu de couleur aujourd’hui sous l’effet automatique de la publication des minutes de la Réserve Fédérale mais sa hausse fut considérablement contenue en raison de la publication des chiffres du chômage et des prix à la production dans la zone euro.
Ces indicateurs ont confirmé la dégradation de l’environnement économique dans l’euroland, avec un chômage qui est repassé en décembre au dessus de la barre des 3 millions en Allemagne et avec la poursuite du recul des prix à la production en novembre.
La diminution des tensions inflationnistes, conjuguée à une accentuation des difficultés économiques des membres de la zone euro, pourrait peser sur le taux de change de la monnaie unique dans les semaines qui viennent si la Banque Centrale Européenne refuse de baisser les taux. Pour l’instant, les cambistes réagissent plutôt bien à cette réticence affichée par Jean Claude Trichet, ce qui soutient l’euro, mais sur le long terme, le discours de la BCE pourrait risquer de se trouver en porte à faux avec la réalité économique.
Bien que l’optimisme s’affiche ouvertement aux Etats-Unis quelques semaines avant la prise de fonction de Barack Obama, la publication des minutes de la Fed a rappelé à certains cambistes l’inquiétude persistante des membres du Comité de politique monétaire qui s’interrogent toujours sur l’ampleur réelle de la récession et de son impact sur l’économie.
Enfin, alors que la livre sterling avait repris du terrain sur l’euro depuis le début de l’année, la monnaie britannique vient de perdre près de deux pence face à l’euro, dans l’attente de la décision de la Banque d’Angleterre qui s’est réunie aujourd’hui pour décider des mesures à prendre pour soutenir l’économie.