Au lendemain des décisions de politique monétaire de la BCE et de la BoE, le marché des changes s’est réveillé comateux, sous l’effet d’une chute nette des bourses et du marché des matières premières. Cette baisse des bourses s’est répercutée sur les monnaies, notamment l’euro qui a atteint un plus bas niveau depuis le mois de mai 2009, à 1,3648 dollar en début d’échanges européens.
L’anxiété n’a pas été dissipée par le discours plutôt rassurant de Jean Claude Trichet, ce dernier ayant salué les efforts de la Grèce. La question de la dette des Etats reste au coeur des préoccupation des investisseurs alors que les cas du Portugal et de l’Espagne se profilent à l’horizon. Les investisseurs doutent de plus en plus de la capacité des gouvernements à réduire d’eux-mêmes leur déficit. Certains évoquent, notamment pour le cas grec, l’aide salutaire du Fonds Monétaire International afin de mettre en place une thérapie de choc, comme ce fut le cas en Argentine il y a quelques années.
L’incertitude est aussi amplifié par l’attente des chiffres de l’emploi américain. Les chiffres très décevants des nouvelles inscriptions au chômage pour la semaine close le 30 janvier n’ont rien pour rassurer. Les investisseurs s’attendent à de mauvais chiffres qui devraient vraisemblablement renforcer l’aversion pour le risque et pousser les traders massivement vers les valeurs refuge, dollar et yen en tête.
Enfin, le G7 débute aujourd’hui sa réunion au Canada. Deux thèmes majeurs devraient être évoqués par les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales présents. D’abord, la question des déficits budgétaires et ensuite, comme l’a confirmé Christine Lagarde, la volatilité excessive des monnaies. Les investisseurs ne s’attendent toutefois pas à des décisions majeures, ces messes internationales se concluant toujours par un communiqué très consensuel.