Ainsi, comme nous l’avons rappelé dans plusieurs articles consacrés à cette flambée, les prix des matières premières agricoles ont explosé en l’espace de quelques mois. Que ce soient l’orge, le blé ou encore le café, les matières premières connaissent une envolée que les médias attribuent bien souvent à tort aux incendies dévastateurs en Russie qui ont contraint le pays à instaurer un embargo.
Evidemment, les spéculateurs, qui ont été cloués au pilori depuis 2008 par l’opinion publique et le pouvoir politique, se frottent les mains et profitent de la tendance, l’accentuant inévitablement. Cependant, ils n’ont pas le pouvoir, en l’état actuel des choses, d’influer de manière décisive sur les cours.
Depuis mi-juin, le cours de l’orge a bondi de plus de 130% tandis qu’au cours du mois dernier, les prix du blé ont cru de 70%. Mouvement similaire pour l’arabica qui a atteint récemment son plus haut niveau depuis 1997 à New York.
Cette hausse s’explique par un mouvement technique qui est la résultante :
– D’un réajustement des prix en fonction de l’offre et de la demande
– D’une dégradation des récoltes au niveau mondial et d’une inquiétude concernant la fragilité des récoltes face à la multiplication d’évènements climatiques dévastateurs
– D’une désorganisation des circuits d’approvisionnement
– Et en dernier lieu, d’une mauvaise régulation du marché
Les spéculateurs sont donc loin d’être les principaux responsables de cette crise comme le laisse entendre José Bové. Il est trop facile de s’attaquer à cette horde qui agirait, selon les dires de certains altermondialistes, en tant qu’Etat dans l’Etat. Pourtant, la réponse à cette crise du marché des matières premières n’est autre que liée à l’offre et à la demande, un grand classique de l’analyse économique, et à l’incertitude quant à la capacité des hommes à affronter des catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes et dévastatrices.
A lire également :
– Le blé, nouvel eldorado des investisseurs
– L’orge suit la pente ascendante du blé au CBOT