Comme nous l’annoncions hier, les propos de Jean Claude Trichet étaient très attendus par les investisseurs. Non pas qu’ils attendaient des révélations concernant la politique monétaire suivie par Francfort mais plutôt des signes rassurants concernant la Grèce. En effet, tout au long de la semaine, les rumeurs aidant, le sort du pays a pesé sur la dynamique de la zone euro.
Jean Claude Trichet a su répondre aux attentes en affirmant qu’il est «hors de question » de laisser la Grèce faire faillite. Evidemment, ce n’est pas une surprise. Ce n’est pas après le laborieux travail qui a permis d’arriver à un consensus concernant le plan de sauvetage de la Grèce que l’UE va laisser tomber le pays. Athènes rencontre encore des difficultés pour se financer sur les marchés mais le gouvernement grec continue de croire dans un inversement de tendance. D’ailleurs, un ministre a récemment fait la déplacement outre-Atlantique afin de rassurer les investisseurs américains et de les inciter à aider la Grèce, présentée comme un pays en voie de développement.
C’est une idée marketing comme une autre en fait, même si une telle idée rencontrerait des difficultés auprès des investisseurs européens, certains plus au fait de la situation économique et financière de la Grèce. C’est une mauvaise gestion des finances publiques pendant plusieurs décennies qui a conduit le pays à une telle situation.
Les commentaires de Jean Claude Trichet ont permis à l’euro de s’éloigner de ses plus bas mais en ce vendredi midi, il apparait sans l’ombre d’un doute que la prudence reste de mise. Certainement à raison. Par conséquent, un rebond de la monnaie unique européenne sur le marché des changes semble tout simplement utopique à ce stade.
Enfin, la visite impromptue du secrétaire au Trésor américain Tim Geithner à Pékin hier a renforcé les spéculations sur une prochaine appréciation de la devise chinoise, ce qui s’est répercutée aujourd’hui sur son cours face au dollar. A savoir maintenant si une appréciation va se produire bientôt, c’est un véritable casse-tête puisque des messages contradictoires sont envoyés de Chine. Une chose est sûre, si appréciation il y a, elle ne sera pas d’une ampleur importante.