Dans un éditorial publié hier dans le Financial Times, l’ex-président de la Fed, Alan Greenspan, accusé d’être à l’origine de la bulle immobilière, a confié que l’actuelle crise financière est « la plus grave depuis la seconde Guerre mondiale » que les Etats-Unis aient connu.
Dans la nuit de dimanche à lundi, le dollar s’est effondré sur le marché des changes asiatiques. L’euro a atteint le sommet de 1,5905 dollar après avoir franchi en quelques heures les barres des 1,57 ; 1,58 et 1,59 dollar. Cette chute historiquement brutale a fait plongé dans son sillage les bourses asiatiques, spécialement la bourse de Tokyo.
Ce décrochage du dollar fut provoqué par l’intervention en catastrophe de la Fed, dans la nuit de dimanche, qui a paniqué les marchés alors qu’une réunion est prévue aujourd’hui. L’annonce du rachat de la banque d’affaires Bear Stearns avait déjà provoqué un choc alors que beaucoup craignent un effet domino qui emporterait Citigroup. Et quid de Lehman Brothers qui doit publier ses comptes aujourd’hui après avoir emprunté 2 milliards de dollars vendredi.
Les opérateurs ont le sentiment que les autorités économiques et monétaires américaines ont totalement perdu le contrôle de la situation. Les économistes ne craignent plus seulement l’entrée en récession de la première économie mondiale, ils se demandent si ce n’est pas l’ensemble du système financier américain qui est en train de s’écrouler, avec des risques de faillites bancaires en cascade, comme les Etats-Unis en avaient connu durant la Grande Dépression.