La devise américaine a poursuivi sa phase de consolidation vis-à-vis de la monnaie unique européenne bien que cette dernière ait connu une hausse en milieu de semaine dernière qui n’a pas eu d’effet de long terme sur la paire euro/dollar. En effet, les gains enregistrés par l’euro ont été perdus vendredi à la faveur de la publication des chiffres concernant le secteur de l’immobilier aux Etats-Unis. Ces chiffres, nettement meilleurs que ceux que les experts prévoyaient, confirment ainsi les dires d’Henry Paulson selon lesquels les Etats-Unis sont en phase de sortie de crise.
En dépit du redressement du dollar sur le marché des changes, l’euro affiche une relative stabilité. A notre tour, nous sommes amenés à faire notre mea culpa, bien que nous n’ayons pas été parmi les plus virulents face à la politique monétaire suivie par la BCE, en totale contradiction avec celle poursuivie par la Réserve Fédérale. Le frein apporté à la hausse de l’inflation dans la zone euro et les bons chiffres de la croissance, particulièrement en Allemagne où la croissance s’est élevée à 1,5% au premier semestre, semblent en effet confirmer la justesse de la position de la BCE. Il semblerait, du moins en ce qui concerne le premier semestre, que la stabilité des prix dans la zone euro ait permis d’entraîner la croissance alors que les Etats-Unis stagnent avec une croissance d’à peine 0,2%, proche de la récession.
Par ailleurs, le marché des changes a connu une période d’incertitude cette semaine comme l’a prouvé la forte volatilité du yen. Mercredi, la monnaie japonaise a connu une baisse soudaine et rapide, puisqu’elle a eu lieu en l’espace d’à peine une heure, face à la devise américaine. Les bons chiffres des ventes de détail en avril outre atlantique ont été partiellement à l’origine de cette baisse. Le lendemain, c’est une hausse généralisée du yen face aux principales devises qui a secoué le Forex. Cette hausse est caractéristique des périodes d’incertitudes pendant lesquelles le yen attire massivement les investisseurs en raison des faibles taux pratiqués. Cette incertitude était principalement le fait de l’incapacité du dollar à dépasser le seuil de 105,20 face au yen alors que les statistiques optimistes s’accumulent aux Etats-Unis.
Enfin, alors que la situation dans la zone euro et aux Etats-Unis semble progressivement s’éclaircir, le Royaume Uni semble bloquer dans la crise et être en proie à l’inflation. La Banque d’Angleterre, a contrario des principales banques centrales, a été contrainte de revoir nettement à la hausse ses prévisions concernant l’inflation. En effet, les britanniques doivent s’attendre à être confronté d’ici à la fin de l’année à une inflation pouvant atteindre 4%. Une telle annonce a évidemment fait chuter la livre sterling qui a atteint son plus bas niveau face au dollar sur le marché des devises le 14 mai. Cette annonce devrait par ailleurs retarder selon les analystes la baisse des taux attendue afin de redonner un peu de souffle à la croissance britannique.