Cette semaine n’a pas seulement sourit à notre compatriote Alain Bernard en nage libre aux Jeux Olympiques de Pékin mais aussi à la devise américaine sur le marché des changes. En effet, le dollar a poursuivi sur sa lancée en enregistrant de très belles performances. Le dollar est actuellement porté sur le marché des changes par une vague d’optimisme et de confiance sans précédent des cambistes alors que, dans le même temps, la situation économique se détériore très nettement au Japon, au Royaume Uni et dans la zone euro. Certains évoquent d’ailleurs des menaces de récession, confirmées par le gouvernement japonais et la Banque d’Angleterre. A l’inverse, la France, qui accumule les contre performances économiques s’obstine à vouloir rassurer les investisseurs.
Le marché des changes est entré en fait dans une phase de correction entraînant une configuration baissière pour les principales devises face au dollar. La monnaie unique européenne évolue désormais aux alentours de 1,48 dollar, un seuil qui n’avait plus été atteint depuis de nombreux mois tandis que la livre sterling et le yen s’affichent en baisse face au dollar, battant des records. Le yen a notamment atteint son plus bas niveau depuis janvier alors que la livre sterling a sombré à sombrer à 1,8919, soit son plus bas niveau depuis le 17 octobre 2006.
La chute de la livre sterling s’explique par la conjoncture morose outre manche et une réévaluation à la hausse des perspectives d’inflation. La Banque d’Angleterre a en effet confirmé que l’inflation pourrait dépasser 5% d’ici à la fin de l’année, réduisant ainsi la probabilité d’une baisse des taux alors que la récession plane.
Le scénario est exactement identique au Japon. Le gouvernement japonais a annoncé une contraction de 0,6% de son économie au deuxième trimestre par rapport au premier, ce qui évidemment réduit considérablement la marge de manœuvre de la banque centrale pour lutter contre les pressions inflationnistes.
En fait, les inquiétudes les plus graves concernent clairement la zone euro ce qui explique le rééquilibrage, souhaitable certes, de la monnaie unique européenne sur le marché des devises. Après l’Allemagne, ce fut au tour de la France d’annoncer des mauvais chiffres, notamment un recul de la production industrielle au mois de juin. Pour la première fois depuis la création de la zone euro, l’économie a connu une contraction, notamment sous l’effet de la contraction de 0,5% de l’économie de l’Allemagne au deuxième trimestre. Les chiffres commencent à inquiéter de plus en plus les traders qui se rabattent massivement sur le dollar.
Grâce à l’activisme des autorités américaines, le dollar a retrouvé de l’entrain sur le marché des devises et a notamment bénéficié cette semaine d’une accalmie des prix du pétrole en dépit du conflit en Géorgie et d’une hausse de l’inflation, qui devrait prochainement pousser la Fed à intervenir en décidant d’opérer un relèvement monétaire.