L’actualité du marché des changes fut accaparée cette semaine par les rebondissements concernant le plan de sauvetage de Wall Street formulé par Ben Bernanke et Henry Paulson.
Le moins que nous puissions dire c’est qu’ils peinent à faire accepter un tel plan aux parlementaires américains, qui viendrait ponctionner près de 700 milliards de dollars dans les finances de l’Etat Fédéral. Les parlementaires, démocrates et républicains, sont très réticents, à la veille d’échéances électorales, à donner un chèque en blanc à Henry Paulson. Surtout, ils rechignent à faire payer aux contribuables américains les erreurs de Wall Street.
Le président Bush, constatant le retard pris dans l’adoption du plan de sauvetage, alors qu’Henry Pauslon a, à plusieurs reprises, exhorté les parlementaires à débloquer les fonds nécessaires d’ici à la fin de la semaine sous peine d’une catastrophe financière, a décidé de s’engager personnellement et activement dans cette crise en mettant les parlementaires devant leurs responsabilités. Il a notamment essayé d’obtenir le soutien des deux candidats à la Maison Blanche qui tirent, il faut le reconnaître, bénéfice de la situation actuelle.
A ce retard pris dans l’adoption du plan s’ajoutent les craintes relatives à l’impact de ce plan sur les finances de l’Etat. En effet, le sauvetage de Wall Street devrait augmenter à terme la dette publique américaine, ce qui aura immanquablement un impact de long terme sur le taux de change du dollar, c’est pourquoi les cambistes ne s’enthousiasment pas spécialement à l’adoption du plan. Un sursaut éphémère du dollar devrait certes se produire mais une douche froide devrait s’ensuivre, qui bénéficierait notamment au yen et à la monnaie unique européenne.
Entre temps, les discussions se poursuivent toujours et le chef de la majorité au Sénat espère qu’un accord soit trouvé d’ici à lundi, pour l’ouverture des marchés, qui ont été échaudés vendredi par la faillite retentissante de Washington Mutual. Cette faillite bancaire est la plus importante depuis le début de la crise des subprimes et a encouragé une forte volatilité sur le marché des devises.
Enfin, les spéculations ont repris sur une éventuelle baisse des taux de la Banque Centrale Européenne qui doit réunir son comité de politique monétaire jeudi. Le taux de change de la devise de la zone euro s’affiche plutôt en bonne forme, profitant des faiblesses du dollar. Les spéculations ont ressurgi à la faveur d’un ralentissement de l’inflation allemande en septembre.