Du moins, c’est ce que soutiennent les soixante stratèges du panel de l’agence Reuters. En effet, ces derniers ne donnent pas la moindre chance à la monnaie unique européenne de rebondir. Ces experts soulignent que la zone euro s’enfonce de plein pied dans la récession et que les perspectives de nouvelles baisses des taux musclées de la Banque centrale européenne ne devraient en aucun cas porter l’euro face aux autres devises du marché des changes. Outre la récession dont les effets se font déjà sentir sur l’économie réelle, ces experts soulignent également que de nombreux membres de l’euroland ont aussi succombé à une tare généralement attribuée aux Etats-Unis. Il s’agit en l’occurrence du déficit commercial. Ce dernier, qui concourt souvent à la baisse du dollar sur le marché des changes, devrait aussi peser désormais sur le cours de la monnaie unique européenne puisque les statistiques publiées hier ont fait ressortir un déficit de 5,6 milliards d’euros en septembre alors que les Quinze étaient à la même époque, en 2007, en excédent.
A l’inverse de l’euro, le dollar résiste plutôt bien aux mauvaises nouvelles, confirmant que son cycle de six ans de baisse est arrivé à son terme. Aujourd’hui, la devise américaine n’a presque pas été affectée sur le forex par la publication des prix à la production aux Etats-Unis. En effet, en dépit d’un recul de 2,8%, soit un record depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le dollar a seulement perdu les gains encaissés les heures précédentes. Cela montre bien que le dollar a parfaitement retrouvé son statut de valeur refuge, notamment en raison de la demande exacerbée de dollar de la part des banques et des entreprises pour continuer à fonctionner normalement et en raison d’une aversion pour le risque des investisseurs. Ainsi, en dépit de la crise financière, le dollar a connu son plus fort gain mensuel depuis 17 ans au mois d’octobre alors que l’euro établissait la pire performance face au dollar et au yen sur dix ans.