La Réserve Fédérale a pris de court le marché des changes hier en annonçant qu’elle assignait à son taux directeur une marge de fluctuation allant de 0 à 0,25%. Peu nombreux étaient en effet les analystes à envisager une mesure d’une telle ampleur bien que le scénario de taux zéro ait pu être évoqué. La banque centrale américaine a sopuligné, par ailleurs, qu’une telle mesure pourrait s’étendre dans la durée et a également annoncé des achats massifs de titres de dette fédérale. En d’autres termes, la Réserve Fédérale envisage de faire jouer la planche à billet, en cette période de déflation, ce qui devrait réduire l’attractivité du dollar sur le marché des changes, attractivité déjà largement endommagée suite à la baisse des taux d’hier.
En effet, avec un taux directeur qui s’inscrit en dessous de celui de la Banque du Japon, le dollar fut très éreinté sur le Forex. La monnaie unique européenne en a profité pour se redresser, dépassant le seuil de 1,40 dollar hier, soit son plus haut niveau depuis début octobre.
L’attractivité de l’euro pourrait être prolongée dans la durée par le différentiel de taux entre la BCE et la Fed puisque Jean Claude Trichet a évoqué à demi mot cette semaine la possibilité d’une pause dans la politique d’assouplissement monétaire en janvier.
Entre temps, la Réserve Fédérale semble avoir brûlé la plupart de ses cartouches et devra donc faire preuve de beaucoup d’imagination pour appréhender le reste de la crise.
Enfin, la banque centrale russe a de nouveau laissé filer le rouble aujourd’hui, ce qui correspond à la septième dévaluation de la monnaie russe depuis le 11 novembre dernier.