Alors que la Banque d’Angleterre vient tout juste d’annoncer la baisse de son principal taux d’intérêt à 1% et que la banque centrale tchèque a agi aujourd’hui de manière similaire en annonçant avoir détendu ses taux à 1,75%, la prestation de Jean Claude Trichet, devant la presse à l’issue du Conseil, devrait s’annoncer difficile.
En effet, l’attente de la Banque Centrale Européenne est totalement incompréhensible aux yeux des investisseurs. Cependant, ces derniers ont capitulé et, comme le prouve le panel de l’agence Reuters, seuls trois économistes sur 85 prédisent encore l’annonce d’une baisse des taux de la BCE aujourd’hui. Il faut dire que son président a clairement fermé la porte à une telle éventualité mi janvier en prédisant « un rendez-vous important » en mars, lorsque seront dévoilées les nouvelles prévisions statistiques de la BCE.
Jean Claude Trichet est attendu au tournant par les investisseurs mais également les responsables politiques de la zone euro. Lors de son intervention de cet après-midi, il devrait d’abord se prononcer sur les baisses de taux à venir, sachant qu’il a indiqué récemment que le seuil de 2% n’était pas butoir. Toutefois, il est probable que l’hypothèse des taux zéro, qui sont pratiqués par la Fed et la Banque du Japon, soit exclue d’avance étant donné que Jean Claude Trichet avait rappelé récemment les dangers inhérents à des taux proches de zéro.
D’autre part, il devra également clarifier les intentions du conseil des gouverneurs au sujet d’un éventuel recours à des méthodes non conventionnelles pour relancer l’économie dans la zone euro.
Sa prestation devrait avoir un fort impact sur le taux de change de l’euro alors que la devise s’affiche en très petite hausse face au dollar avant la décision de la Banque Centrale Européenne.