La semaine commence sur les chapeaux de roue pour la devise américaine. Certes, cette dernière continue sa montée face à la devise nippone mais sa hausse face à la monnaie unique européenne a été freinée aujourd’hui par les nombreuses spéculations circulant sur les marchés, notamment au sujet d’une éventuelle nationalisation d’une partie du secteur bancaire outre atlantique. Ces spéculations et les annonces qui sont attendues tout au long de la semaines sont propices, pour le moment, à un certain attentisme de la part des investisseurs du marché des changes.
Les rumeurs de nationalisation ne sont en fait qu’une demi-surprise. En effet, depuis plusieurs semaines, des économistes influents, tels Alan Greenspan ou Nouriel Roubini, se sont prononcés en faveur d’une nationalisation temporaire des banques gravement touchées par la crise. Les noms de Bank of America et de Citigroup ont été murmurés depuis quelques jours, chacune des banques ayant en effet bénéficié d’une recapitalisation par l’Etat fédéral à hauteur de 45 milliards de dollars. Les dirigeants de Bank of America ont toutefois nié une telle rumeur ce qui n’est pas le cas des dirigeants de Citigroup. Au sujet de cette dernière, les spéculations commencent à se préciser puisque les analystes s’attendent à ce que l’ex leader mondial de la banque soit nationalisé à hauteur de 40% via la transformation des actions préférentielles que détient l’Etat américain en actions ordinaires. Le Trésor n’a toujours pas confirmé de telles rumeurs mais une réponse devrait probablement être donnée dans la semaine, peut être même lors de l’intervention de Tim Geithner afin de lever un peu plus le voile sur le plan de relance préparé par l’administration Obama.
Les interventions de Barack Obama et du président de la Fed seront également attentivement suivies cette semaine. Le premier devrait dévoiler un plan ambitieux ayant pour objectif de réduire de moitié en quatre ans le déficit colossal des Etats Unis tandis que le second devrait évoquer devant le Congrès mardi et mercredi la question des assouplissements quantitatifs, ce qui pourrait avoir un impact conséquent sur le taux de change de la devise américaine.