Le puissant patron de la banque centrale allemande, Axel Weber, a ravivé de nombreuses craintes aujourd’hui sur le marché des changes. En effet, alors que la publication de l’indice ZEW hier a attisé les espoirs et profité à la monnaie unique européenne, les récents propos d’Axel Weber ont jeté un froid sur les marchés.
Ce dernier a, en effet, souligné que les perspectives économiques pour la zone euro restent toujours incertaines, écartant cependant le scénario d’une déflation. A l’heure actuelle, il n’y a aucun signe de retournement conjoncturel qui puisse étayer la thèse d’une reprise de la croissance prochainement.
Il a par ailleurs de nouveau réaffirmer sa ferme opposition à une baisse des taux de la Banque Centrale Européenne en dessous de 1%, soulignant qu’inscrire le loyer de l’argent dans la zone euro à 1% constitue un « plancher raisonnable pour le taux de refinancement ». Ces propos étayent de plus en plus l’hypothèse d’une nouvelle baisse des taux dans la zone euro, baisse déjà esquissée par Jean Claude Trichet. Celle-ci devrait avoir lieu début mai et être d’une faible ampleur, estimée à 25 points de base.
Le renouveau des inquiétudes sur le marché des changes s’est évidemment matérialisé par un repli stratégique des investisseurs sur les valeurs refuge, faisant ainsi chuter la monnaie unique européenne face au dollar en milieu d’échanges européens.
Pour l’heure, le point focal du marché des changes va demeurer les résultats du « test de résistance » effectué par Washington sur les 19 principaux établissements bancaires du pays, ce test pouvant donner le pouls du marché pendant quelques semaines, et la réunion du 7 mai du Conseil des Gouverneurs de la Banque Centrale Européenne.