L’aversion pour le risque, avec un repli sur les valeurs refuge, nommément le dollar et le yen, a caractérisé les premières séances du début de semaine sur le marché des changes à la faveur de la grippe porcine. Depuis, le marché des changes s’est totalement retourné puisque les investisseurs sont retournés aux fondamentaux économiques. Ceux-ci étant relativement rassurants, les devises jugées à risque en ont largement profité aujourd’hui.
Ainsi, en milieu d’échanges européens, la monnaie unique européenne s’inscrivait en hausse simultanément face au dollar et au yen.
En regardant de plus près, les indicateurs économiques sont en fait très contrastés mais les investisseurs semblent vouloir croire à une reprise durable proche. Ainsi, bien que la Banque du Japon a révisé à la hausse ses prévisions concernant la récession pour la période 2009-2010, les chiffres meilleurs que prévu de la production industrielle au mois de mars ont redonné un peu d’espoir. De même, l’euro a retrouvé un peu de lustre aujourd’hui grâce à des indicateurs moins mauvais que prévu. Il s’agit notamment des chiffres de l’inflation qui sont restés identiques au mois d’avril. Pour autant, la prudence est encore perceptible.
Les chiffres du chômage dans la zone euro au mois de mars ont rappelé que la sortie de crise, si elle se profile timidement, est encore loin et, surtout, les cambistes attendent de connaître l’issue de la tragi-comédie au centre de laquelle est le constructeur automobile Chrysler et les résultats du « test de résistance » sur les banques américaines avant de prendre position.
Un long week-end commence pour les marchés européens et japonais qui devrait permettre aux esprits de se calmer, les cambistes étant manifestement encore anxieux sur l’avenir.