Cette semaine devrait apparemment être marquée par deux phénomènes concomitant : le regain d’inquiétudes concernant la zone euro et l’exacerbation des tensions internationales.
Traditionnellement, le dollar profite largement de ces deux phénomènes mais sa progression face aux autres devises fut limitée depuis plusieurs séances à cause des incertitudes concernant la capacité de financement des Etats-Unis et un optimisme des marchés porté par les récents chiffres japonais et la sortie de crise des pays émergents.
Après les mauvais indicateurs de la veille, notamment la chute du PIB allemand de 3,8% au premier trimestre, la monnaie unique européenne a montré des signes de fatigue sur le marché des changes, les économistes s’interrogeant sur la capacité de rebond de la zone euro. Toutefois, l’euro n’a pas dégringolé face au dollar, continuant d’évoluer aux alentours de 1,39$ en cette fin de matinée.
Les inquiétudes concernant la note des Etats-Unis ont en effet, depuis plusieurs séances, pesé sur le cours du dollar. La hausse spectaculaire de l’indice de confiance des consommateurs américains en mai n’y a rien changé. Il est en effet trop tôt, selon l’avis de la plupart des analystes du marché des changes, pour parier sur un retour du dollar à la hausse. La devise américaine peut en revanche profiter de son statut de valeur refuge, qui avait bougé jouer lundi, et qui continue de profiter de manière plus mesurée ce matin au dollar. En effet, l’exacerbation des tensions dans la péninsule coréenne, dont le dernier épisode en date est la menace faite par Pyongyang d’une riposte militaire d’envergure contre Séoul, pousse les investisseurs à conserver des avoirs libellés en dollar.
Pour autant, les investisseurs n’hésitent pas à prendre encore des risques sur le marché des changes, récemment confortés par la publication d’indicateurs économiques japonais. L’annonce surprise faite par Tokyo d’un troisième trimestre consécutif d’excédent commercial pour le Japon laisse espérer que la deuxième économie mondiale est sur le chemin du retour, grâce notamment à la reprise économique chinoise.