La monnaie unique européenne s’affichait encore en excellente forme dans les échanges asiatiques face au dollar. Les investisseurs du marché des changes anticipent une poursuite lors des prochaines semaines de l’affaiblissement du dollar sur le marché des changes. Une forte pression est exercée sur le dollar en raison de l’accroissement grave du déficit américain, poussant la devise à la baisse. Afin de rassurer les créanciers des Etats-Unis, Tim Geithner est justement allé en Chine pour porter la bonne parole et inciter les autorités chinoises à acheter des bons du Trésor afin de financer le déficit américain.
La Chine devrait certainement y répondre favorablement tant que les Etats-Unis ne critiquent pas ouvertement la politique de taux de change du yuan. Pour autant, entre temps, la Chine mais aussi la Russie et les principaux pays émergents cherchent un moyen d’être moins dépendants vis à vis du dollar. Le déficit public américain a récemment poussé les représentants chinois et russes à plaider en faveur d’une nouvelle devise de réserve internationale. Lors d’une interview sur la chaîne américaine CNBC, le président russe Dmitri Medvedev a ainsi souligné la nécessité de mettre en place une nouvelle devise de réserve internationale, soulignant que « l’environnement actuel requiet simplement que nous ayons plus de devises de réserve ». Les représentants des principales économies émergentes, Brésil, Russie et Chine inclus, devraient d’ailleurs évoquer le sujet lors d’un sommet durant le mois de juin.
Bien que la menace de remplacer le dollar en tant que devise de réserve internationale semble peu crédible pour les acteurs du marché des changes, il paraît vraisemblable que de nombreux pays vont, dans les prochaines années, chercher à diversifier leurs réserves, au détriment du dollar. Cette volonté de diversification pèse sur le moral des investisseurs et jette un doute sur le dollar, contribuant à sa baisse.