L’euro – La monnaie unique européenne a encore profité cette semaine d’un retour de la confiance sur le marché des changes et de la volonté des cambistes de diversifier leurs actifs. Comme prévu, la Banque Centrale Européenne n’a pas baissé de nouveau ses taux, les laissant à 1%, et a annoncé le détail des mesures non conventionnelles qui vont être engagées cet été pour un montant de 60 milliars d’euros. Il convient de rappeler qu’Angela Merkel a souligné son scepticisme quant à la politique monétaire suivie par Francfort, soulignant que recourir à la planche à billet a pour conséquence d’entretenir l’inflation. De tels propos n’ont en tout cas pas entamé la confiance des investisseurs dans l’euro, en dépit d’une chute du PIB de 2,5% au premier trimestre dans la zone euro. Après avoir grimpé au dessus de 1,43 dollar, l’euro a finit la semaine en forte baisse, les investisseurs prenant leurs gains avant le week-end.
Le dollar et le yen – Comme la semaine dernière, le dollar et le yen ont continué de perdre du terrain face aux principales devises du marché des changes. Cette baisse s’explique principalement par le recul de l’aversion pour le risque. Même si les économistes ont des avis parfois très contrastés, le marché veut croire à une reprise. Outre le climat qui règne sur les places financières, il faut aussi prendre en compte les inquiétudes spécifiques liées au déficit américain. Ce dernier pèse de plus en plus sur le moral des investisseurs, qui rechignent à investir sur le dollar, les Etats-Unis n’étant même plus assurés de pouvoir rembourser leurs créanciers. Ben Bernanke a d’ailleurs rappelé l’urgence de réduire le déficit américain devant la Chambre des représentants tandis que Tim Geithner a tenté cette semaine de rassurer Pékin sur la solvabilité des Etats-Unis et d’inciter les autorités chinoises à continuer de financer ce déficit, par l’achat de bons du Trésor.
La livre sterling – Au lieu de s’intéresser à la reprise économique outre manche, les investisseurs du marché des changes furent, cette semaine, accaparés par le scandale politique qui ébranle Westminster et Downing Street, poussant à la démission ministres et députés. Depuis quelques semaines, la livre sterling fut l’une des monnaies les plus performantes du marché des changes, enregistrant une hausse de 12% face au dollar le mois dernier. Cependant, du fait de l’incertitude entourant l’avenir politique de Gordon Brown, la livre sterling a de nouveau cédé le pas, enregistrant l’une des pires performances de la semaine sur le marché des devises.
Les dollars australien et néo-zélandais – Les devises liées au cours des matières premières, notamment les dollars australien et néo-zélandais, connaissent depuis plusieurs semaines une embellie sur le marché des changes grâce à la hausse presque généralisées des matières premières. Après avoir connu un léger recul du fait du statu quo monétaire observé par la Banque de Réserve australienne mardi, le dollar australien a inscrit un pic de huit mois face au dollar cette semaine. Le dollar australien devrait continuer sur une pente ascendante, les analystes n’anticipant pas à une accalmie sur le marché des matières premières, du fait notamment de la demande chinoise.
Les devises émergentes – Compte tenu du fort appétit pour le risque des investisseurs, les actifs des pays émergents ne devraient pas connaître une dépréciation de si tôt. Les devises d’Europe Centrale, telles le zloty polonais, la couronne tchèque ou encore le florin hongrois, ont de plus en plus les faveurs des cambistes qui entrevoient la reprise pour bientôt. Toutefois, la hausse rapide du cours des devises de certains pays est mal perçue par les autorités concernés qui tentent de freiner cette hausse. Ainsi, après que la banque centrale sud-africaine ait exprimé son mécontentement face à la fermeté du rand, les investisseurs ont joué profil bas pendant plusieurs séances.
Le lat letton – Depuis plusieurs séances, les cambistes craignent une dévaluation de la devise lettone bien qu’une telle hypothèse ait été écartée en début de semaine par le Premier ministre letton. N’en déplaise, de telles rumeurs continuent de circuler sur le marché des devises. Soutenue par les spéculations d’achats de devise nationale par le gouvernement et par celle d’une aide des institutions nationales, la monnaie lettone a connu jeudi dernier un plus de haut de près de trois mois face à l’euro. L’éventualité d’une dévaluation brutale du lat pourrait fortement influer sur le cours de la monnaie unique européenne.