Stimulée par la publication des minutes de la dernière réunion de la Réserve Fédérale américaine et par la révision à la hausse des perspectives de croissance pour les Etats-Unis en 2010, la monnaie unique européenne avait pu fêter hier dignement son record historique d’il y a un an, quand l’euro avait été propulsé à 1,6038 dollar sur le marché des changes.
Cependant, comme nous le laissions entendre dans notre article d’hier, la tendance s’est rapidement retournée en faveur du dollar et du yen. En effet, les valeurs refuge ont capitalisé sur un retour des craintes des investisseurs du marché des changes en dépit de la publication des chiffres de la croissance chinoise. Celle-ci fut apparemment portée par le vaste plan de relance préparé par Pékin, accusant une hausse de 7,9% sur an. Certes, les économistes sont plus habitués à des niveaux à deux chiffres mais, en période de crise, une telle performance est à saluer. Elle n’a en tout cas pas permis aux investisseurs du marché des changes de reprendre confiance même si les milieux économiques ont coutume d’affirmer que la reprise débutera en Chine.
En fait, les cambistes ont surtout exprimé des inquiétudes suite au « Niet » donné par Washington au groupe de services financiers CIT Group. Ce dernier avait en effet demandé une nouvelle aide afin d’éviter la faillite. Le refus des autorités américaines de répondre favorablement à cette demande a inquiété les marchés qui redoutent la plus importante faillite depuis celles de l’automne. Les cambistes ont encore en mémoire l’abandon par les autorités américaines de Lehman Brothers. En tout cas, ce refus a fait l’affaire du dollar qui a repris un peu du terrain perdu hier face à la monnaie unique européenne, les cambistes étant à l’affût de placements sûrs.