Les bonnes nouvelles des derniers jours ont favorisé les devises des pays émergents, notamment le real brésilien, le rand sud-africain et la lire turque, et les devises jugées à risque, c’est à dire l’euro, les dollars australiens et néo-zélandais et la livre sterling. Dans ce contexte d’optimisme, le real brésilien, qui affiche une santé spectaculaire depuis le début de l’année, a atteint un plus haut niveau depuis le 26 septembre dernier face au billet vert, à 1,88 real pour un dollar. De son côté, contrairement aux inquiétudes formulées hier par certains analystes du marché des changes, la monnaie unique européenne n’a pas été affaiblie par la publication des indices Ifo et PMI. Au contraire. En effet, ces indices lui ont donné un nouveau souffle sur le marché des devises, notamment face au dollar et au yen, les deux perdants de la semaine. L’indice Ifo, qui mesure le climat des affaires en Allemagne, est de nouveau remonté en juillet tandis que l’indice PMI s’est redressé pour le cinquième mois consécutif en juillet, atteignant au passage son plus haut niveau depuis dix mois.
En dépit de l’optimisme affiché par les investisseurs du marché des changes, la livre sterling semble toujours très engourdie. Aujourd’hui, son avance a été considérablement limitée par la publication des chiffres du PIB qui ont indiqué une contraction de 0,8% au deuxième trimestre par rapport au premier et de 5,6% sur l’année, soit des chiffres pires que prévu qui ont évidemment pesé sur le taux de change de la devise britannique.
Enfin, le dollar a aussi fait les frais aujourd’hui d’une annonce du Conseil du marché commun du Mercosur qui a approuvé l’abandon du dollar au profit des devises locales pour les échanges commerciaux. Une telle politique a déjà été introduite en 2008 par le Brésil et l’Argentine. Un tel mouvement de la part du Mercosur doit surtout être appréhendé du point de vue politique, et non économique, comme signe d’indépendance de l’Amérique Latine vis à vis du grand voisin américain aux tendances hégémoniques.