Alors que le dollar pousuit sa glissade sur le marché des changes, le billet vert devrait être au menu des discussions sino-américaines. En effet, la Chine s’est inquiétée publiquement à plusieurs reprises de la dévaluation du dollar qui a un impact évidemment sur la valeur des avoirs qu’elle détient. Aux côtés de la Russie, la Chine s’est d’ailleurs prononcée en faveur d’une nouvelle monnaie de réserve internationale, proposition qui n’est toutefois pas jugée vraiment crédible par les économistes. A vrai dire, peu d’éléments plaident à l”heure actuelle en faveur d’une reprise à la hausse de la devise américaine.
En effet, l’optimisme est réellement de mise sur le marché des changes, les bons indicateurs macroéconomiques succédant aux bons indicateurs macroéconomiques. Hier, les devises habituellement considérées comme risquées, c’est à dire la lire turque, le dollar canadien ou encore le real brésilien, ont atteint de nouveaux sommets grâce à la hausse de 11% des ventes de logements neufs outre atlantique le mois dernier, une hausse beaucoup plus importante que prévu par les analystes. Cet optimisme des investisseurs se répercute également sur le taux de change de l’euro qui a atteint un nouveau sommet en début d’échanges européens ce matin, évoluant au dessus de 1,43 dollar. Enfin, la crise semble s’éloigner tandis que la croissance se rapproche de mois en mois. Les Etats-Unis et le Canada parient sur une reprise de l’activité au troisième trimestre tandis que le Brésil fait même le pari d’une croissance à 4%. Les devises continuent ainsi leur renforcement au détriment du dollar et du yen. Ainsi, le real brésilien a par exemple gagné 22,3% face au billet vert depuis le début de l’année.
Certes, il reste à savoir comment les investisseurs du marché des changes vont réagir à la baisse, pour le deuxième mois consécutif, de l’indice de confiance des consommateurs américains. Ce dernier a descendu à 46,6 points contre 49,3 points le mois dernier, mais toujours très loin de son plus bas du mois de février, lorsqu’il s’était inscrit à 25,3 points. Enfin, les propos du président de la Banque de réserve fédérale de Philadelphie, Charles Plosser, n’ont pas été jugés crédibles par les cambistes. Dans les colonnes du Wall Street Journal, il a laissé entendre qu’une hausse des taux n’est pas si lointaine que cela. Cependant, les observateurs avertis font valoir que Charles Plosser a plutôt tendance à voter pour des hausses de taux et, quand bien même il le pourrait, il n’a pas de droit de vote actuellement. En définitive, la baisse du dollar n’a que commencé.