La monnaie unique européenne a franchi le seuil ce matin de 1,49 dollar, se dirigeant fermement vers 1,50 dollar tandis que l’once d’or a battu un nouveau record historique. L’affaiblissement du dollar et les bonnes nouvelles sur le front économique ont accentué le goût pour le risque sur le marché des changes. Certes, l’euro en a largement profité mais, les experts du marché font valoir à juste titre que la monnaie unique avait déjà franchi le seuil de 1,49 dollar avant la crise. En fait, les grands gagnants de ce mouvement d’affaiblissement du billet vert sont les dollars des antipodes, en d’autres termes, les dollars canadien, australien et néo-zélandais.
Ainsi, le dollar canadien poursuivait aujourd’hui encore sa progression face au billet vert, se rapprochant dangereusement de la parité. En l’espace de seulement sept mois, le dollar canadien est passé de 76 cents à un peu plus de 97 cents. Cette progression remarquable de la devise canadienne s’explique évidemment, au premier abord, par l’affaiblissement généralisé du billet vert mais aussi par la hausse du cours du pétrole et des matières premières et les bonnes perspectives économiques pour le Canada.
Cependant, cette hausse du dollar canadien inquiète fortement les autorités. Le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney (en photo), et le Premier ministre, Stephen Harper, sont d’ailleurs récemment monté au créneau pour exprimer leurs inquiétudes. Ce dernier a notamment affirmé solennellement que « le dollar canadien est la responsabilité de la Banque du Canada ». Cependant, les discours ne suffisent plus et la marge de manoeuvre de la banque centrale, en raison du taux d’intérêt pratiqué, est plutôt limitée.
Le Canada se prépare donc à voir ses ambitions économiques à la baisse si l’affaiblissement du dollar persiste. Avec un dollar canadien a 93 cents, ce sont près de deux à trois points de PIB qui pourraient être perdus l’an prochain.