La semaine écoulée a vu un renforcement significatif du dollar et du Yen, dans un contexte économique et financier en phase de détérioration. De bons chiffres de la croissance américaine au troisième trimestre ont poussé les marchés à la hausse jeudi, mais dès vendredi, c’est le rouge qui dominait à nouveau les écrans. Le S&P500 a terminé la semaine en baisse de 4%, au niveau de 1036.19. L’indice VIX, «l’indice de la peur», est monté à son niveau le plus élevé depuis un an, au-dessus de 30.69. Du point de vue technique, des points importants ont été cassés à la baisse et on attend maintenant une résistance dans la zone entre 869.32 et 956.23 points.
Le dollar n’a été battu la semaine dernière que par le Yen, poussé par une forte baisse des devises liées aux matières premières, en particulier le NZD, qui a été la plus faible devise de la semaine, après que la Banque centrale néo-zélandaise ait laissé le taux inchangé à 2.5% et ait laissé entendre qu’elle ne relèverait pas le taux jusqu’au troisième trimestre de l’année prochaine.
Après le Dollar néo-zélandais, la devise la plus faible de la semaine écoulée, et du mois d’octobre en général, a été le Dollar canadien, qui a en outre souffert du commentaire de la BoC selon lequel un CAD fort porterait préjudice à la reprise économique, dans le contexte de mauvais chiffres macro-économiques pour le mois d’août qui font penser que la reprise reste fragile. La semaine dernière, la paire USD/CAD est montée de 1.0205 à 1.0846 et on pourrait bien aller frotter la résistance de 1.1123. En revanche, un retournement au-dessous de 1.0652 indiquerait que cette tendance n’a été que temporaire et un retour au-dessous de 1.0205 indiquerait que le chemin de la parité est ouvert.
L’Euro, le CHF et l’AUD se sont aussi affaiblis face au dollar, comme d’ailleurs la quasi-totalité des devises des pays émergents. Il faut aussi noter qu’une faiblesse de la bourse chinois, que l’on attend, devrait être préjudiciable à l’AUD.
L’exception a été le GBP, qui, il faut le dire, a tout de même tellement baissé ces derniers mois qu’elle a un peu de marge. Ceci dit, le GBP reste vulnérable et pourrait de nouveau tomber lourdement si la BoE continue et amplifie sa politique d’expansion monétaire, comme on s’y attend suite aux mauvais chiffres économiques.
Dans l’ensemble, l’analyse technique confirme que l’on peut estimer que les marchés financiers ont complété leur rebond depuis la grande crise financière de l’année dernière et qu’on a de bonnes chances d’assister à une forte correction à la baisse à court terme. Si ce scenario venait à se confirmer, il n’y a pas de doutes qu’on verrait à la fois le Yen et l’USD se renforcer dans un environnement de retrait de l’appétit du risque.
On s’attend à une nouvelle semaine volatile avec de nombreuses nouvelles économiques importantes. Les développements sur les marchés financiers vont donner la direction du marché des devises, cette semaine plus que jamais.
Aux Etats-Unis, on attend la décision des taux de la Fed et les commentaires accompagnant cette décision. Les taux ne changeront certainement pas mais les marchés seront très intéressés pas le langage de la Fed. Plusieurs indices économiques importants seront publiés au cours de la semaine, en particulier le chômage, qui pourrait casser la barrière psychologique des 10% en octobre.
En Europe, la décision de la BCE sur les taux et la conférence de presse qui s’y joint seront les événements de la semaine. On attendra surtout de voir si Trichet annoncera la fin des mesures non-conventionnelles.